Attendu de toute part, présenté par tous comme le film de la semaine, du mois, que dis-je, de l'année, Drive arrive et chamboule tout le monde... ou presque...
Comme vous l'aurez certainement compris au fil de mes critiques, j'aime découvrir un film en limitant le plus possible les informations à son égard. Mais comme tout un chacun le sait, certains films sont tellement attendus qu'on en entend parler à tout bout de champ. C'est le cas notamment de Drive. Le prétendu film de l'année nous embarque dans la vie d'un Stuntman, presque muet, et qui, pour arrondir ces fins de mois, travaille de temps en temps pour la mafia locale. Mais il va tomber amoureux de sa voisine qui va se retrouver au cœur d'une entourloupe avec des méchants... Charge au héros téméraire de « kick some asses »... Mais non je déconne, l'histoire est bien plus complexe ! Ben oui, il y a aussi le mari de la voisine dans l'histoire...
Voilà, vous connaissez l'intrigue du film, écrite en 1m30 sur un coin de serviette de bar... Bon alors le film s'appelle quand même Drive, alors il faut bien mettre pleins de scènes de voitures dans le lot (2 en tout et pour tout...).
Là où le film se veut efficace, c'est par le jeu de tension que le réalisateur cherche à faire monter chez le spectateur : un long (trèèèès long) moment de calme, puis vingt secondes de violence inouïe, mais entièrement gratuite. On tombe dans du presque gore, juste pour choquer... Si le réalisme dans la violence peut servir des films tels que « A history of violence », il est ici très gadget, et cherche simplement à mouvoir le spectateur. Sans chercher la petite bête, on trouvera certaines scènes qui sonnent faux.
Parlons du jeu d'acteur, Ryan Gosling campe très bien le personnage impassible, en proie à une fureur intérieure sans nom... Globalement convainquant, le jeu surjoué de chacun s'inscrit bien dans l'ambiance dépeinte ici. Parce que c'est là tout l'enjeu du film, mettre en place une ambiance, par une mise en scène riche (surtout en long travelling ralenti) et belle, sans pour autant être exceptionnelle.
Pour moi, Drive est le parfait exemple que le cinéma est avant tout une affaire personnelle. Si l'esthétique du film est très agréable, la mayonnaise n'a pas prise avec moi. L'ambiance d'un film ne fait pas tout à mon sens, il faut faire passer un message ou prendre le spectateur aux trippes. J'ai senti la puissance latente du film, mais je n'ai pas vibré une seule seconde (de terreur, d'effroi, de plaisir, de tristesse ou que sais-je encore). Du coup, mon avis en sortant de la salle fut très négatif, ayant eu l'impression de mettre fait floué (encore une fois) !
Drive, sans être à mon sens le film de l'année, loin de là, reste un bon divertissement, joli, mais scénaristiquement vide, un autre objet d'esthète cinématophile.
Toilez-vous bien !
PastequeMan

Créée

le 10 oct. 2011

Critique lue 486 fois

3 j'aime

3 commentaires

PastequeMan

Écrit par

Critique lue 486 fois

3
3

D'autres avis sur Drive

Drive
Knikov
2

J'ai du rater quelque chose

Non mais c'est une blague ? C'est quoi cette presse unanime ? ce prix de mise en scène ? On a vu le même film ? Alors certes, ce n'est pas MAL fait. Mais j'ai l'impression d'être a des kilomètres du...

le 6 oct. 2011

252 j'aime

197

Drive
drélium
5

Dry

Une masse du public en extase, une presse dithyrambique, une moyenne SC indolente, un paquet d'éclaireurs divers et variés quasi unanimes en 8 et 9. Même le projectionniste avant la séance me sort un...

le 12 oct. 2011

203 j'aime

86

Drive
GagReathle
8

You're driving me crazy

Lors de mon premier bout de chemin avec Drive, je n'avais pas été totalement satisfait du voyage. Malgré de sérieux arguments, il n'avait pas su me conduire au septième ciel. Pourtant, au départ,...

le 26 mars 2014

184 j'aime

35

Du même critique

La Stratégie du choc
PastequeMan
1

Essai transfomé

J'ai pas mal hésité entre mettre un 1 ou un 10 à ce livre. Par respect intellectuel et peut-être pour être un peu plus lu, j'ai décidé de lui accorder sa véritable valeur : 1. J'ai lu ce livre après...

le 2 mai 2012

12 j'aime

7

Il était une fois en Amérique
PastequeMan
8

Critique de Il était une fois en Amérique par PastequeMan

M'enfermer dans un cinéma pour 3h49, ça ne m'était jamais arrivé... Voilà chose faite désormais, à l'occasion de la ressortie en salle dans la version remastérisée d'Il était une fois en...

le 5 juil. 2011

10 j'aime

Elle s'appelait Sarah
PastequeMan
4

... et n'avait pas huit ans...

Non, je vous arrête tout de suite, il n'y a aucun rapport entre ce film et la chanson de Goldman. Encore que, elles s'appellent toutes deux Sarah et sont juives, mais ça s'arrête là. L'histoire...

le 24 juin 2011

7 j'aime