J’aime Christopher Nolan ! C’est mon réalisateur préféré, probablement l’artiste que je respecte le plus avec David Gilmour, J.R.R Tolkien et Vince Giligan. J’aime cet homme, j’aime tous ses films. The Dark Knight est mon film préféré, Inception un autre de mes films préférés. Bref, je suis allé voir Dunkerke sans voir une seule bande-annonce. Je suis allé le voir pour Nolan !
Parce que Nolan est un homme qui a compris comment faire un film d’action spectaculaire intelligent. Exemple, The Dark Knight, un bon gros film de superhéros redéfinissant les principes de la justice et les valeurs morales. J’en attendais beaucoup de Dunkerke. En fait, je m’attendais à un chef d’œuvre. Les premières critiques adulaient le film comme une expérience unique, le genre de film avec des ambitions artistiques folles.
Bref, je suis allé au ciné et j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le film. Parce que le film était mauvais ? Sûrement pas. Juste à cause de problèmes de santé qui m’aura empêché de m’investir pleinement dans le film.
Résultat, j’en ressortais un peu confus. Je prenais le film pour ce qu’il n’était pas. Je m’étais d’abord dis que pour un film de guerre, c’était franchement pas fou. Ne voyant pas vraiment de violence physique, je repensais au film Il Faut Sauver le Soldat Ryan et sa scène d’introduction d’une violence inouïe (et depuis, à chaque fois qu’on me parle de guerre, je pense à cette scène). On m’informa très vite que j’étais carrément à côté de la plaque. Si Dunkerque n’est pas un film sur la violence physique, il nous montre là un autre aspect de la guerre, sa violence morale. Car effectivement, en 1h45 de film, Dunkerque ne lâche rien. Aucun répit pour les personnages. Ceux-ci sont malmenés et vivent un tas de catastrophe sans aucun moment calme. Dunkerque ne nous montre pas la guerre, il nous fait vivre la guerre.
Et là, je comprends les intentions de Nolan avec Dunkerque. La musique, le découpage, la mise en scène, tout est calculé pour qu’à aucun moment dans le film, la tension ne tombe. Pendant 1h45, vous allez vivre la guerre, et rien d’autre.
Et c’est en comprenant ça que j’ai également compris pourquoi Nolan mélangeait trois intrigues avec différentes temporalités. Dans Dunkerque, on suit trois intrigues, qui ne se passe jamais en même temps (mais qui s’entrecroisent à certains moments). On peut suivre des aviateurs en plein jour pour enchaîner directement sur des soldats en mer en pleine nuit. Et bien ce découpage, cette structure scénaristique, c’est comme je l’ai dit plus haut, pour qu’à aucun moment, la tension ne baisse.
Pareil pour la musique. Hans Zimmer (qui rappelons-le est un génie), fait preuve d’un sens du rythme remarquable et introduit une sorte de tic-tac à sa bande sonore, histoire de donner un sentiment de décompte. Comme si, quand ce tic-tac s’achèvera, le film montera d’un cran dans la tension et les personnages se retrouveront une nouvelle fois dans une situation désespérée.
On m’a également fait remarquer par la suite, que le film décrit de manière très juste, les valeurs de patriotisme à travers ces vieux marins risquant leur vie à bord de leurs petits navires, pour se rendre à Dunkerque pour aider l’évacuation de soldats. Bref, un acte courageux qu’il est bon de valoriser.
Enfin, les acteurs eux sont très bons. Cillian Murphy et Tom Hardy, bien qu’un peu en retrait sont bons et les jeunes inconnus sont remarquables. Le film se veut sans trop de dialogue, on doit donc comprendre ce qui se passe rien qu’avec les regards des acteurs. Si un acteur regarde en l’air, et qu’on entend un bruit de moteur, on doit donc comprendre qu’un avion arrive. Même si le film s’attarde peu sur le traitement des personnages (on en oublie leurs noms à se demander s’ils l’ont cité), les acteurs arrivent à combler ce vide avec leur talent.
Donc voilà, Dunkerque était un excellent film, avec une mise en scène sobre mais efficace, avec des plans spectaculaires, une tension palpable, d’excellents acteurs inconnus et de belles valeurs. Mais moi je suis pas pu profiter du spectacle et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

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le 25 juil. 2017

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James-Betaman

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