Des files de milliers d'hommes dessinant de longs traits sombres sur les plages blafardes du Nord; un speedfighter à sec planant dans un silence de mort au dessus d'une plage; un homme esseulé au milieu de l'océan, assis sur la poupe d'un sous-marin torpillé; et cette digue, aussi étroite que longue, s'avançant tel un câble de funambule -trop court- dans l'océan.
Dunkerque démontre plus que jamais l'incontestable talent de Nolan à produire des images instantanément iconique.
L'utilisation de l'argentique n'est sans doute pas pour rien dans la beauté visuelle du film (Nolan est un des rares à filmer encore sur pellicule).
Et ce récit...
Sans trop en dévoiler, on peut dire que c'est une histoire simple, racontée de façon complexe.
Non pas pour faire de l'esbroufe, mais pour mieux rendre justice aux trois axes de narration que le film aborde: la terre / la mer / l'air.
Nolan coupe, tord et recoud une histoire en apparence linéaire, pour en faire quelque-chose d'ample et de transversal.
Encore un gimmick de l'auteur: multiplier les strates de lectures pour mettre en abîme son spectateur.
Les vertiges du story-telling selon Nolan...