Des bruits assourdissants, des pales d’avion qui nous tiennent collés au siège, Dunkerque sait nous faire comprendre qu’on est coincé. Entre ces trois panoramas, la plage, le ciel et la mer, l’atmosphère tient du thriller haletant. C’est l’infinité de la vacuité, du désespoir et de la lutte.
Pas de héros mais des individus dont on se souvient à peine des noms, sur cette plage, tous sont anonymes. Peu importe qui est qui et ce qu’ils font là, il faut sortir et survivre.
Au générique, on se rend compte que l’on a pas vu passer les deux dernières heures, qu’on oubliera pas ce que l’on vient de voir et de sentir. Nolan a su nous toucher, nous faire dire « mais putain » sans verser dans le sentimentalisme. C’est un film qui sait ce qu’il veut et qui le fait bien. La vérité est là, dans l’esthétique du silence. Pas d’orgie de sang ou de chair mais tout est dans la tension, les regards, les non-dits, le temps qui s’étire, la lourdeur du banal.