Si j'avais regardé ce film par dessus l'épaule de mon voisin de rer, sur son téléphone, il m'aurait fait bonne impression, quoi qu'il soit conseillé de profiter du son trop fort en salle. Comme d'habitude avec ce genre de film, on ne pouvait attendre à une finesse exemplaire, mais là, Nolan a fait fort. Visuellement, c'est beau, bien que je garde quand même des réserves à cause de la faible diversité des plans, qui lasse malgré la durée raisonnable du film. Par contre, tout le reste est raté. Nolan a voulu mettre du drame partout ! Dans chaque scène, chaque réaction, chaque seconde de son film, rien, surtout, ne dois être naturel. Chaque (je dis bien chaque) situation, en creusant un peu, est totalement artificielle, fausse, grasse et sucrée, à en donné la nausée. Bien sûr, c'est le jeu des blockbuster de rester en surface, d'exagérer, de tricher, mais là c'est trop. Entre la mort du garçon (entre nous, personne ne meurt comme ça), la fenêtre mal graissée du pilote, le lâché de leste du bateau hollandais, l'amiral qui reste, tout est faux, tout est épique, tout est symbole, simple, grossier, fade, médiocre. On ne sent rien de profond dans cette mascarade, si ce n'est la mer, on ne sent rien d'authentique, si ce n'est les atterrissage interminables, spécialité de Nolan. Et pour un film, historique malgré lui, c'est triste et néfaste. Je ne vois aucune sens à ce film bourré d'émotions artificielles, sans enjeu, sans réalité ni réalisme, quoique... ...si l'on se rappelle de la dernière phrase du film : "Nous n'avons plus qu'à serrer les fesses en attendant que les Etat-Unis viennent nous sauver", propagande aussi fine que le reste...
Nolan, après avoir fait fantasmer les mégères et les adolescents, est une nouvelle fois passé bien loin de toute forme de maturité, c'est dommage quand on sait tout l’énergie investie. Je salue néanmoins l'agréable performance d'avoir fait un film sur la seconde guerre mondiale sans parler ni de nazi ni de juif, et déplore le traitement douteux affligé aux français, cachés comme des mauvais figurants.