A travers ses œuvres, chacune reflet d’un dysfonctionnement de la société française, Yves Boisset s’est défini comme un réalisateur critique et engagé, voire polémique. Il ne se révèle pas tendre avec ses compatriotes, critiquant leurs comportements, leurs institutions ou ce qu’ils sont réellement. La chronique d’aujourd’hui a pour but de mettre en lumière l’un de ses films phares : Dupont Lajoie. Le scénario fut imaginé par Jean-Pierre Bastid et Michel Martens à la suite de meurtres racistes perpétrés à Marseille au début des années 70. Le titre, qui donne son nom au personnage principal, est une expression typiquement française pour qualifier le français moyen comme il en existe des millions. Et c’est à ce français moyen, plus ou moins embourgeoisé que va s’attaquer Boisset. On peut d’ailleurs noter ses intentions en observant l’affiche, très pertinente, où le visage d’un individu est remplacé par le titre, la main droite saisissant une matraque et une flamme sortant de la poche du veston. Le réalisateur n’épargnera personne, car nous sommes tous des Dupont Lajoie en puissance.
Difficile de parler de l’histoire sans trop en dévoiler. Disons qu’on suit Dupont Lajoie, sa femme, son fils et leurs amis durant les vacances d’été en camping dans le sud de la France. Un meurtre est commis par l’un des membres du groupe, qui se débarrasse alors du corps près d’un chantier où travaillent des ouvriers algériens, faisant de ces derniers des coupables idéals. 10 ans après la fin de la Guerre d’Algérie, dont les esprits français ne se sont toujours pas remis, Boisset lance ce pavé dans la marre, dénonçant le racisme mais également la xénophobie qu’il observe au sein de sa société.
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