Il est de ces films qui, avec les années qui passent, restent inoubliables. Certains trentenaires l'avaient vu à l'époque alors qu'ils n'avaient même pas 15 ans et s'en souviennent encore. Mieux : ces mêmes trentenaires ont à nouveau 10 ans lorsqu'ils montrent ces films à leurs enfants. Ces films qui ne vieillissent pas, serait-ce même un peu comme le bon vin, qui prend de la bouteille chaque année ? Visiblement si. Ce sont les mêmes films qui passent les générations, qui nous touchent comme peu de choses le font et qui dirigent des valeurs intemporelles. Egalement, ces oeuvres sont régulièrement reprises, parfois comme parodies, et parfois comme hommage. C'est à partir de ce moment là qu'on sait que le film a atteind quelque chose. Depuis quelques années, nous utilisons un mot parfois à tort et à travers, alors que définir un film par un tel statut alors que ce n'est qu'un nouveau-né est un peu délicat. Ces films dont je parle depuis quelques lignes, ce sont ces films Cultes. Pas cultes dans le genre « Oh il fo voir Scarface cé tro bien Tony Montana » et on se retrouve devant un truc soporifique. Non, là on parle de quelque chose de grand. C'est exactement ce que tout ce qui précède caractérise une oeuvre comme E.T. (et comme à peu près tous les films de la génération Spielberg).

1982, Los Angeles. Elliott est un petit garçon de 10 ans on ne peut plus normal. Il se fait chambrer par son frère, s'occupe de sa soeur, est choyé par sa mère. A l'image de son créateur (Spielberg) il est fan de science-fiction si bien qu'il finit par croire aux extra-terrestres. Seulement son père est parti et depuis, il se sent très seul. Du coup, quand un alien se retrouve dans sa maison, le jeune homme décide de le garder, un peu comme son animal de compagnie ou comme une grosse peluche. Du moins au début. Car un lien extrêmement puissant les unit : celui de l'amitié. Mais les amis devront faire face à plusieurs problèmes : E.T. n'est pas dans son élément et s'affaiblit de jour en jour. Il doit rentrer chez lui. Mais les scientifiques le recherchent et les proches d'Elliott commencent à se douter de son existence. S'engage alors un magnifique conte mêlant comédie, science-fiction, action, aventure et famille.

Cassant toutes les images que nous avons pu voir des petits hommes verts, Steven Spielberg offre pour la première fois à l'écran un extra-terrestre... gentil. Egalement, point de militaires et d'explosions non, cette fois-ci, un garçon fait tout pour sauver son ami, quitte à se sacrifier lui-même. Le réalisateur livre une histoire riche en émotion et en suspens. Finalement, Elliott, c'est un peu chacun de nous, à jouer avec nos figurines de Greedo et de Lando Calrissian, à rêver de vie d'ailleurs, de voir ses personnages préférés existé (et je suis le premier à croire en l'existence d'une vie ailleurs). Et c'est probablement cette identification au personnage la plus grande force du film. Nous aussi nous cherchons avec lui toutes les solutions pour que E.T. rentre à la maison. Le deuxième personnage principal, l'extra-terrestre est quant à lui le mieux écrit. L'évolution jusqu'au final est magistrale, on sent chaque jour qu'il se rapproche des humains, et donc à forciori que chaque jour, il s'éloigne des siens. Il n'est pas fait pour vivre sur Terre et s'approche peu à peu de la mort. Malgré son physique ingrat, il est difficile pour nous de ne pas aimer cette petite bête au long coup comme Elliott le fait. Le rythme est constamment maintenu et malgré un petit raccourci scénaristique vers la moitié du film, le tout est brillamment maîtrisé. Et même si les scientifiques arrivent parfois comme un cheveux dans la soupe, le lien entre Elliott, E.T. et nous, spectateur, est si fort qu'on nous fera oublié les quelques défauts visibles. Cette touche de science fiction dans un univers si réel en fera rêvé plus d'un. On nous explique que cela pourrait être la vraie vie, et il vous sera difficile de retenir une larme.

Des acteurs pour la plupart inconnus renforcent ces sentiments d'identifications et de réalité. Robert MacNaughton mais surtout Drew Barrymore (oui, la petite fille, c'est elle) et Henry Thomas livrent une prestation excellente. Le talent de Steven Spielberg n'est plus a prouvé et sa mise en scène est comme d'habitude nickel elle aussi. Enfin, quoi de mieux que Monsieur John Williams pour mettre en musique ce sublime conte qui semble pourtant bien plus réel que certains films de science-fiction. Et même si l'édition anniversaire et certaines scènes remasterisées sont discutables (le remplacement des armes par des talkies walkies), le résultat est toujours le même : E.T. est une oeuvre magistrale qui restera malgré les années, qui n'a finalement que peu vieilli au niveau des effets spéciaux mais surtout, qui n'a pas pris une ride que ce soit au niveau de la forme que du fond. La relation Elliott/E.T. est tellement forte, puissante, qu'on oublie toute la dimension fictionnelle et qu'on se retrouve devant une histoire d'amour et d'amitié simple, juste simple, nous touchant tous, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, au plus profond de nous. Magique. Et culte.
AlexLoos
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le 10 juil. 2011

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