" — Il pense ce qu'il pense ? — Non. Il ressent ce qu'il ressent. "

Comme le confirment certains, je ne regrette pas de ne pas avoir vu E.T dans mon enfance. J'aurais probablement été traumatisé par la viscosité, le caractère énigmatique, le langage difficile et l'allure, le tout se rapprochant plus de La Mouche de Cronenberg que du gentil extraterrestre ami des enfants. Mais je ne peux que louer l'effort technique et la maîtrise cinématographique de Spielberg.

Le symbole de la main, la mise en scène des regards, le jeu sur la solitude, l'éclairage, tout est étrangement plus riche et symbolique qu'on en a l'impression, y compris le jeu des acteurs, la mini Drew Barrymore méritant sa réputation. Cinématographiquement, Spielberg est un dieu et fait du film un chef-d'œuvre dans sa forme, ce n'est pas John Williams qui vous dira le contraire.

Au niveau de fond, le personnage d'E.T n'est rien de plus qu'un gros connard ; il met le bordel dans une jolie maison de famille américaine en faisant passer le fils pour un schizophrène, il passe quinze fois devant le frigo sans que la maman en train de ranger ses courses le remarque, mais surtout, ce qui me choque, c'est " Qu'est-ce qu'il fout là ? " ! L'extra-terrestre débarque, tout seul déjà, sur une planète inconnue, il a l'air gentil, il n'a pas d'arme, il n'a pas l'air de vouloir de vouloir étudier d'autres formes de vies extramartiennes ; il arrive juste pour comater devant la télé, bouffer des chips et livrer son corps à la science incrédule ? — scène finale beaucoup trop dégoulinante d'ailleurs, " non vous avez pas le droit de le guérir c'est une être humain le touchez pas sniff il est mort ah non je vais le ranimer par le pouvoir de l'amour ".

En conclusion, E.T est magnifique en terme cinématographique, mais le film est presque incohérent et je ne le ferai pas voir à mes gosses, d'une part pour qu'ils ne perdent pas foi en l'existence extraterrestre, et de l'autre, pour qu'ils me demandent pas trop tôt un téléphone portable.