Les critiques de la presse ont tout dit en parlant d'un thriller survolté qui raconte l'histoire d'un fusible qui ne veut pas sauter. J'ajouterai seulement mon point de vue de spectateur de base en déclinant ce que j'ai ressenti : j'ai failli péter les plombs.
Parce que, n'étant pas hispanophone, la lecture du sous-titrage de dialogues débités à la mitraillette m'a épuisé. Parce que le scénario est globalement plat et, dans le détail des situations, tordu et le plus souvent invraisemblable. Parce que la construction de l'intrigue prend une heure pour exposer un contexte de corruption politique qui pourrait être mis en place plus clairement en dix minutes. Parce que le passage en mode thriller, quand on comprend que le héros risque sa peau, n'est qu'un prétexte pour aligner des scènes de genre. Parce que le final est plus éléphantesque que celui d'une symphonie de Bruckner (d'ailleurs, il y en a deux).
Certes, le réalisateur maîtrise le langage cinématographique. Il a largement mérité son diplôme de fin d'études. Mais à quoi sert la connaissance d'un langage quand on n'a rien dire, sinon alimenter les phantasmes d'une pourriture générale de la société ? Ce n'est pas drôle. Avec cette critique sournoise de la " démocratie " nous prépare-t-on la réhabilitation d'un régime du temps du bon généralissime, quand il n'existait ni multipartisme, ni autonomies régionales, ni fonds européens à détourner, ni femmes à poigne aux postes de commande ?