Croyez-le ou non, Johnnie To, cinéaste hong-kongais, montre dans “Election” que les maffieux votent aussi pour élire qui va diriger l’organisation triadique. Bien évidemment ce sont les parrains uniquement qui ont le “droit de vote”. Ces derniers, lors d’une réunion, hésitent entre Lok et Big D, pour finalement choisir le premier des deux. Mais ce choix a la malheureuse conséquence de déclencher une guerre intestine.
Les Triades, possédant leurs propres règles, sont ici montrées dans toute leur absurdité et toute leur violence. Le pouvoir ne fait que s’autoentretenir et la mort et les coups tordus en deviennent quasiment banals, à tel point que, en tant que spectateurs, on en oublierait presque d’avoir peur et/ou de s’indigner. Métaphore sur les systèmes électoraux en général? Pour certains d’entre eux – suivez mon regard, je ne vise personne – c’est fort possible...
(cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en octobre 2012)