Désir meurtrier
Le contrôle et la manipulation sont des thèmes récurrents dans les films de Paul Verhoeven notamment quand ce dernier s’entoure de personnages féminins comme l’étaient Nomi (Showgirls) ou Catherine...
Par
le 26 mai 2016
105 j'aime
14
Satire plaisante, ça se regarde comme un bon Chabrol. Manque peut-être l'audace d'un Verhoeven appliqué mais embourgeoisé et trop sage.
La satire est plaisante, ça se regarde comme un bon Chabrol. Même si justement la satire ne va pas assez loin à mon goût. Quand le personnage d’Isabelle Huppert évoque son viol à ses amis, l’actrice et le réalisateur font le choix du réalisme, de la cohérence psychologique. On se trouve alors un peu coi à essayer de comprendre, à scruter la réaction de tous après ces aveux, mais finalement on ne réagit pas. L’étonnement reste timide, attentif, au lieu de créer un malaise (né justement de l’amusement de la satire). Psychologiquement, cette réaction faussement désintéressée peut s’expliquer, et il n’y a aucune raison d’être mal à l’aise, choqué ou scandalisé. Là où ç’aurait été bien plus subversif et aurait questionné notre rapport, nous, spectateurs, au(x) viol(s), ç’aurait été d’insister bien plus sur le décalage, si la scène tournait à la plaisanterie sans qu’on décèle la moindre parcelle de traumatisme. Parce que le fait de savoir change tout. Huppert et Verhoeven se laissent prendre un peu au piège et tiennent à expliquer le refus du personnage à dramatiser en en faisant un traumatisme souterrain, mais malgré tout, on perçoit ce traumatisme. Trop. Or il est avéré que dans de nombreux traumatismes, et donc plus particulièrement dans le viol, beaucoup de victimes agissent réellement ainsi sans laisser rien paraître avant de voir bien plus tard le traumatisme dont ils ont été victime ressurgir, et les proches s’en étonneraient alors.
Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers
——————————————————————
À retrouver sur La Saveur des goûts amers :
En rab :
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Paul Verhoeven
Créée
le 10 nov. 2023
Critique lue 441 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Elle
Le contrôle et la manipulation sont des thèmes récurrents dans les films de Paul Verhoeven notamment quand ce dernier s’entoure de personnages féminins comme l’étaient Nomi (Showgirls) ou Catherine...
Par
le 26 mai 2016
105 j'aime
14
Évidemment qu’on salivait, pensez donc. Paul Verhoeven qui signe son grand retour après des années d’absence en filmant Isabelle Huppert dans une histoire de perversions adaptée de Philippe Djan,...
Par
le 27 mai 2016
86 j'aime
5
On pourra sans doute évoquer une manière de féminisme inversé et très personnel – à peine paradoxal chez Verhoeven : on se souvient de la princesse de la baraque à frites dans Spetters, qui essayait...
Par
le 3 juin 2016
73 j'aime
20
Du même critique
Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...
le 14 juin 2019
7 j'aime
Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...
le 26 oct. 2023
7 j'aime
Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...
le 14 févr. 2022
5 j'aime