En 2009, un illustre inconnu pour de nombreuses personnes répondant au nom de Neill Blomkamp sort sur grand écran son premier gros projet District 9.
Sans entrer dans la bibliographie du bonhomme, ce dernier devait réaliser le film live sur l'univers du jeu vidéo Halo après avoir réalisé trois courts fortement intéressants et démontrant le talent du gars. Financièrement, le projet Halo était un tel gouffre que ce dernier finit par être reporté, voir annulé définitivement. Et puis un jour Spielberg est passé par là et... wait and see.
District 9 avec Sharlto Copley, l'acteur fétiche du réalisateur et produit par Peter Jackson, est basé sur le court métrage de Neill : Alive in Joburg. C'est une putain de claque SF à laquelle je ne m'attendais pas pour l'époque. Que dire que ce film reste encore gravé dans ma mémoire par son rendu visuel génialissime pour l'époque. Des extraterrestres qui se sont réfugiés sur la Terre sont source de problèmes et vont être parqués dans le District 9 à Johannesburg en Afrique du Sud. Ils vont travailler comme des esclaves sous contrôle de la MNU, une organisation, qui n'a qu'une idée en tête: exploiter et contrôler l'armement extraterrestre qui ne peut fonctionner qu'avec l'ADN de ces Aliens. Le film va s'attarder sur Wikus qui est un agent de terrain de l'organisation qui, lors d'un reportage sur ces aliens, va contracter un virus modifiant son ADN. En effet celui-ci va voir son ADN modifiée en celle des extraterrestres et va devenir l'homme le plus recherché puisque cette modification lui donne le pouvoir de contrôler leur technologie, puissante et dévastatrice. Repoussé par ses proches et devenant le fugitif n°1, Wikus n'a plus qu'une solution : se cacher dans le District 9.
Sans rentrer dans les détails puisque je n'ai ni les connaissances ni la prétention de vous faire un cours d'histoire ou de géopolitique, ce film est une putain de satire sociale par le biais de la science fiction traitant des thèmes délicats comme l'expulsion de force en faisant le lien avec la période de l'Apartheid, mais aussi le racisme et la xénophobie avec l'appellation de "crevette" pour les extraterrestres, sans oublier la manière inhumaine dont ils sont traités.
J'ai trouvé dans District 9 tout ce que j'aime dans un film. Des personnages attachants, des messages, de la SF, un univers et des effets spéciaux impressionnants. Une claque quoi. J'étais donc en droit d'attendre beaucoup d'Elysium.
Le film est porté principalement par Matt Damon et Jodie Foster.
En 2154, la terre est ravagée et occupée par les pauvres sous contrôle de machines. Max, travaillant à la chaine dans une entreprise de construction de robots policiers, rêve de se rendre sur l'Elysium, une station orbitale gravitant autour de la terre où vivent les riches et tout cela sous contrôle de Jodie Foster, secrétaire à la défense. On a donc Max qui veut vivre sur Elysium et Madame Delacourt (Jodie Foster) qui veut défendre la station à la manière forte.
Le premier gros problème du film c'est qu'en à peine trente minutes on découvre l'enfance de Max, son quotidien sur terre, le rôle de Jodie Foster sur l'Elysium, la raison qui fait que Max doit aller d'urgence sur l'Elysium. Tout cela sans nous laisser le temps de nous attacher à Max. Il n'y aucune émotion. Je ne me suis jamais attaché aux personnages.
Le deuxième gros problème est le montage qui est découpé voir charcuté. Le réalisateur s'était-il drogué pendant le tournage ? Car franchement, j'ai cru à des moments me trouver (désolé de la comparaison) dans Piège à Hong Kong de Tsui Hark avec Van Damme. Une histoire et des personnages bâclés au profit de l'action. Le film est bon voir très bon mais à l'instar d'un Hyper tension, d'un Transformers ou allez j'ose le placer, un film à la Jean-Marie Poiré comme Les Anges gardiens, Elysium est monté sous drogues quoi.
Ce film est rapide, trop rapide. Il n'y a pas vraiment de véritables scènes où on s'attarde réellement sur un personnage. On s'en tape, ça bouge très vite. On se dit, tiens il y a quelque chose de bien et puis on passe tout de suite à autre chose sans insister dessus. Alors oui Max doit se rendre rapidement sur l'Elysium et il dispose de 5 jours. Mais sans déconner, j'ai eu l'impression de vivre un film en temps réel ou Max, pendant 1h50, part d'un point A pour arriver à un point B, sans rien au milieu. Le film aurait dû être plus long, genre 02h10 quoi... histoire d'insister sur les malheurs des personnages pour pouvoir s'attacher à eux. En plus avec son budget conséquent de 100 000 000$, comparé aux 30 000 000$ de District 9, il y avait de quoi faire quelque chose de plus GRAND que son prédécesseur. Donc pour moi Elysium n'est qu'un film de SF calqué sur District 9, sans émotions.
• Concernant les points positifs (car heureusement il y en a):
Premièrement nous avons un casting de qualité. Jodie Foster est parfaite. D'une part parce que j'adore cette actrice et son rôle de méchante avec son accent français et ses lignes de dialogues également française sont bien vus par le réalisateur. D'autre part, on voit qu'elle s'éclate dans ce film à être détestable et c'est tant mieux.
Matt Damon s'en sort avec les honneurs. Rasé, tatoué, musclé. Nous ne sommes pas en présence de son meilleur rôle car Matt Damon est pour moi Will Hunting et rien d'autre. On est loin d'un bad guy. Il joue très bien le personnage lambda qui se découvre une force lui permettant de remettre en question beaucoup de choses. Je reste large, je ne veux pas spoiler le film en donnant des détails.
Sharlto Copley se retrouve dans le rôle à contre emploi de celui de District 9. Une rôle d'enculé tout en muscle à la limite de surjouer vers la fin du film mais impressionnant au regard de ses rôles habituels. Deux mots pour les autres acteurs comme Alice Braga et William Fichtner : très correct.
• Les Décors.
Le film a été tourné en très grosse partie dans des décors réels dont une immense décharge dégueulasse où les acteurs ont pris cher. Alors oui, visuellement le film est très beau. L'univers et son scénario sont magnifiques avec son opposition Terre = Pauvres et Elysium = Riches. On retrouve une thématique qui m'est chère, celui du post apocalyptique avec une terre de poussières aux bidonvilles, aux costumes, armes et voitures customisés nous rappelant l'univers de Georges Miller avec sa trilogie Mad Max. D'ailleurs Matt Damon se nomme Max. Petit clin d'œil ?
De l'autre côté, une station orbitale, blanche, pure, lumineuse et verdoyante dans l'espace. Ajouter à cela le côté science fiction avec des vaisseaux et des robots dont le design est similaire mais amélioré, de District 9. Mais voila : on en reste là.
Là où District 9 mélangeait la réalité et la fiction donnant une sorte de docu-fiction avec un petit quelque chose d'humain et une envie de s'attacher à l'histoire, aux problèmes de Wikus et des Extraterrestre, Elysium est simplement une œuvre de fiction.
Au final, je suis entre la satisfaction et la déception. J'adore Matt Damon et ce n'est pas une surprise. J'ai aimé l'univers qu'à voulu nous faire partager le réalisateur, la soundtrack est formidable et le final est OH MY GODESQUE ! Mais il y a certains points qui n'ont pas été assez traités et qui font de ce film, un énième blockbuster sans émotions. Je pensais trouver en Elysium un Mad Max spatial au vu des images qui circulaient sur le net et je suis tombé sur un film beaucoup trop rapide et bâclé.
Hollywood je te déteste. Elysium aurait pu être un chef d'œuvre de science fiction et tes codes de merde ont tout gâché.
