Owen, pourquoi?

Comme bien souvent quand un film se présente avec un acteur que j'apprécie, je me sens obligée de le regarder, quand bien même serait-il le pire film jamais créé... Et bien souvent, je ne regrette même pas, parce que des fois, regarder des bouses, ça détend.

Jusqu'au jour où vous tombez sur LE film de merde qui, bien loin de vous détendre vous fera plutôt douter de l'humanité pour toujours.
Je crois que ce Behind Enemy Lines en fait partie, je m'attendais à ce que ce ne soit pas génial, mais là on va bien plus loin, un nouveau monde s'est offert à moi au moment où je l'ai regardé. Et c'est peu dire.

On aurait pu avoir un film patriote adapté d'une histoire vraie qui extrapole légèrement pour faire plaisir au public américain comme on en a tant d'autres, et qui n'aurait pourtant pas forcément été une purge intersidérale, mais quand visiblement le réalisateur a fais le choix de mettre tous les éléments possibles contre lui, on ne pouvait rien avoir d'autre...

Premièrement on a ici droit à une réalisation plus ridicule de scène en scène, on a droit à tous les clichés du style gros plan soudain sur la tête du méchant qu'on découvre (sûrement parait-il plus méchant encore?), des ralentis sur le héros qui court ou sur une statue religieuse (ajouté à cela une musique christique quand le héros est à deux doigts de réussir sa mission), bref que du subtil.
Et si seulement ça n'avait été que dans quelques scènes mais tout est comme ça, totalement clipesque, mais clip des années 2000 voyez, avec donc des effets qui paraissaient cool à l'époque et qui donnent juste envie de s'arracher les cheveux en 2016.

Au delà de ça on ne compte plus non plus les faux raccords: le film se déroule en hiver et il n'y a aucune neige au début, deux scènes plus tard il y en a seulement aux pieds des arbres (qui a eu cette idée franchement) et encore deux scènes plus tard c'est cette fois la tempête avec bien 50 centimètres de neige au sol. Sinon on a aussi la scène qui se déroule dans le brouillard et qui deux plans plus tard se voit baignée d'un beau coucher de soleil, pour revenir au brouillard deux secondes après.
A noter de même la qualité des effets spéciaux aussi réussis qu'une chanson de Jul, qui même en 2001 devraient faire rougir de honte leurs créateurs.

Et bien sûr au delà de ces côtés techniques on a droit a de beaux clichés, le héros américain qui réussi sa mission envers et contre tout, les étrangers qui sont soient cons, méchants ou alors fans de la culture américaine (la scène la plus ridicule du film où le héros rencontre des jeunes serbes et où l'un d'eux se met à rapper avec un pull "Ice Cube", le comble arrive quand le film fait de la pub pour le coca, les jeunes en donne à Burnett (quel nom putain) et celui-ci de dire "mmh délicieux"!) Mais n'en jetez plus la cour est pleine, un moment il faut savoir s'arrêter quoi!

Côté acteurs on n'a pas de quoi se réjouir non plus, j'aurais pu apprécier un Owen Wilson en contre emploi s'il avait été bien dirigé deux minutes, mais là c'est juste raté parce qu'il n'y a aucune direction d'acteurs donc ils sont tous hors du truc et à la limite du mauvais (enfin pour ceux qui sont à un niveau légèrement au dessus de la fange bien sûr, ceux là sont plus que mauvais ils mériteraient des claques).

Bref, ce film est une purge à tous les niveaux, car au delà de tous ses défauts, le pire c'est qu'il se prend au sérieux, voilà pourquoi il n'y a strictement rien à sauver là-dedans à part du coup les deux acteurs principaux qui devaient avoir bu avant d'accepter leurs rôles.