La sortie et surtout le succès de One Missed Call, alias La Mort en Ligne, a du en inspirer plus d’un. En plus de donner naissance à deux suites à la qualité variable, d’autres métrages se sont dit qu’utiliser les téléphones portables pour faire un film de fantômes était une bonne idée. End Call par contre, dans ses grandes lignes, fait penser au film 976 Evil, réalisation des années 80 de Robert Englund. Un numéro qui nous met directement en contact avec le Diable. Sauf qu’ici, le diable exauce un de nos vœux, et en fonction de la durée de l’appel (entre l’appel et la réalisation du souhait en fait), notre vie diminue drastiquement. Simple sur le papier, un peu stupide également, mais pourquoi pas. À la barre, un réalisateur pas forcément connu, Yamamoto Kiyoshi, qui avait signé un moyen métrage plutôt sympathique pour une anthologie en 2006 avec Occult Detective Club : The Doll Cemetery, et la même année le film Mizuchi. Il signe d’ailleurs également le scénario et le montage. End Call est donc clairement son bébé. Est-ce que son bébé vaut le coup ? Cela dépendra clairement des spectateurs, puisque si le métrage parvient à nous livrer quelques scènes intéressantes et même prenantes, il se plante à d’autres niveaux, et ne cherche jamais à se justifier.
Dès le début, nous voyons une lycéenne appeler le diable, et quelques temps après, voilà que son père meurt (de manière un peu stupide il est vrai, avec une brosse à dents). Puis le métrage nous ramène en arrière pour nous en apprendre plus sur cette légende, sur les proches de la lycéenne, sa vie, tout ça tout ça. Par contre, aucune information sur l’origine du numéro de téléphone. Les personnages semblent tous être au courant, ils y croient ou pas, mais ils appellent le numéro de la manière la plus simple au monde, comme si le diable était listé dans les pages jaunes. Oui, le point de départ du métrage est un peu tiré par les cheveux, et plutôt que de chercher à nous expliquer tout ça, le métrage préfère ne rien révéler. Mieux vaut dans un sens une absence d’explications plutôt qu’une explication ratée, mais dans le cas de End Call, cela gêne quelque peu, et du coup l’on pourra rire (ou sourire) lorsque l’héroïne recevra sa facture de téléphone bien élevée pour son appel. Oui, le diable n’a pas une ligne fixe hein, fallait s’en douter le coquin ! Mais est-ce que le film est bon malgré tout ? Malgré un budget que l’on ressent limité (certaines images sont très sombres, le film est, à quelques travellings près, toujours filmé en caméra à l’épaule et parfois ça tremble bien), le film s’en sort plutôt bien visuellement. On trouve par moment quelques beaux plans, le montage est relativement fluide, l’ensemble se suit bien et malgré quelques défauts, n’agresse pas l’œil.
L’intrigue en elle-même reste plutôt classique pour le genre, avec ces lycéennes mal dans leur peau, qui veulent soit se venger de quelqu’un, soit avoir une meilleure vie. On aura bien entendu une petite enquête sur le numéro de téléphone (mais sans grande explication), et quelques morts, allant entre le grotesque et le plutôt réussis. Sauf que malheureusement, l’ensemble est plutôt vain. End Call est fait avec sérieux, quelques morts sont réussies, mais l’ensemble peine à convaincre, la faute à plusieurs éléments. L’histoire tourne au final vite en rond pour ne plus rien rencontrer d’intéressant passé la première moitié du film, les personnages ne sont au final pas intéressants, se contentant d’être des clichés que l’on a déjà vu ailleurs. On pourra se réjouir en se disant que l’on regarde un film de genre et que de nombreux personnages risquent d’y passer, mais même pas, passé quelques scènes bien vues au début du film, l’ensemble se prend alors trop au sérieux et oublie même presque le genre de film qu’il est supposé être. Reste quelques plans forts bien trouvés (ce plan dans un restaurant ou la table tourne sur elle-même, avec les acteurs et la caméra), pour un film qui se perd entre ce qu’il veut montrer, ce qu’il veut raconter et probablement pas mal d’autres choses, notamment une histoire d’amour tout mignonne… et chiante.