Avec des si, ça aurait pu être un bon film (mais là non)

Bonjour, moi c’est FerdinandTheDuck, et je hais les introductions de
films qui commencent par la voix off du personnage principal qui
raconte tout ce qu’il y a à savoir sur la diégèse, parce que révéler
au fur et à mesure le contexte et les relations entre les personnages
au travers de subtilités scénaristiques est beaucoup trop compliqué,
holala.

Sérieusement, j’ai l’impression de voir ça partout pour le moment. C’est l’équivalent cinématographique du « elle/il se regarda dans le miroir/la vitre, et vit * blablabla je décris mon personnage, voilà c’est fait, check * » en littérature, et le signe qu’un film est mal parti.

Bref, Enola Holmes raconte l’histoire de la petite sœur de Sherlock et Mycroft, qui a grandi seule dans un grand manoir avec sa maman féministe, qui disparaît soudainement. Elle va partir à la recherche de sa mère, tout en évitant ses frères (enfin, surtout Mycroft, Shelly se contente d’être lâche et passif) qui veulent la faire entrer dans un pensionnat correct pour qu’elle puisse apprendre comment être une bonne épouse, tout ça. En chemin, elle rencontre un Lord en fuite, qui va devenir l’intrigue principale du film (pour notre plus grand malheur).

Cinématographiquement, ce n'est pas mal filmé, mais plat.

Les décors et les costumes sont OK.

Le scénario aurait pu n’être pas complètement mauvais. S’il était plus subtile et que les personnages avaient un chouia de nuance, ça pourrait être le genre de film passable qui se regarde un vendredi soir après une grosse semaine de travail. Si l’idée de départ avait été bien traitée, on aurait pu faire un film vachement bon, qui déconstruit un mythe littéraire de façon (im)pertinente en lui ajoutant une réflexion méta-discursive et féministe sur la culture populaire tout en étant un film à énigme intéressant.
Mais là non. Tous les personnages sont ratés (

), aucun n’est attachant : Sherlock est lisse (en même temps, Henry Carvill.), Mycroft est fade et détestable, le jeune Lord une tête à claques, et maman Holmes aurait pu être intéressante si elle était plus qu’un simple MacGuffin. Quand à Enola, elle aurait pu ne pas être trop irritante si elle ne parlait pas au spectateur toutes les 30 secondes pour lui dire un truc sans intérêt. J’aime beaucoup quand les films cassent le 4e mur, mais pas pour expliquer au spectateur quelque chose qu’il avait compris depuis 15 minutes. On n’est pas dans Dora l’exploratrice enfin !