Malgré un récit pas forcément original dans sa construction narrative ou dans sa représentation d’une société futuriste complètement aseptisée, le long-métrage dispose néanmoins de solides atouts. A commencer par sa sublime photographie qui contribue non seulement à conférer à l’ensemble de l’œuvre une atmosphère singulière mais qui participe également à l’évolution de l’intrigue dans son utilisation ingénieuse des couleurs (le bleu et le rouge notamment). Avec élégance, elle appuie en effet de belle façon les différentes émotions qui jaillissent au cours de l’histoire. Des émotions d’une rare intensité qui contrastent nettement avec la froideur et l’austérité de l’environnement. Ensuite, le deuxième argument de taille du film n’est autre que son formidable casting. Tout en retenue, Nicholas Hoult et Kristen Stewart délivrent effectivement des performances remarquables, aussi subtiles que magnétiques. Affichant une superbe alchimie, le duo parvient avec brio à retranscrire à l’écran un amour naissant sans pour autant avoir besoin de prononcer le moindre mot.


A l’image du film dans sa globalité, la BO évolue aussi en passant de compositions plutôt mécaniques dans la première partie à des compositions plus puissantes émotionnellement dans la deuxième partie. A ce titre, la séquence finale menant au générique de fin est d’ailleurs absolument splendide, tant sur le fond que sur la forme. Elle permettrait presque de faire oublier les quelques défauts dont souffre le long-métrage. Des défauts principalement scénaristiques puisque le récit se laisse parfois aller à des grosses ficelles pour provoquer un développement. J’en veux par exemple pour preuve le timing très opportuniste de certains événements dans le dernier acte de l’histoire. Certes, les situations donnent lieu à des scènes riches en émotion, mais on ne peut tout de même pas s’empêcher de noter la nature un peu artificielle des procédés utilisés pour les mettre en place. Dans un autre ordre d’idée, on pourra également regretter que la réflexion intéressante autour de la thématique de l’émotion, et plus précisément de son annihilation pour tendre vers un monde sans conflit, ne dépasse que difficilement le cadre de sa romance.


Pour conclure, Equals s’impose donc comme un drame futuriste aussi touchant qu’élégant. Légèrement perfectible sur le fond, le film peut néanmoins s’appuyer sur une superbe photographie et un formidable duo d’acteurs pour faire oublier ses quelques défauts d’écriture. Petit coup de cœur !


https://cinerama7art.com/2016/08/18/critique-equals/

Wolvy128
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le 18 août 2016

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