Eragon ou la fantasy la plus basique dans des outils modernes

Vu, sans connaître le livre.

Si on est pas exigeant...Bon film, sans plus, un divertissement sans prétention qui donne envie de connaître la suite, mais qu'on ne verra jamais au cinéma, j'ai l'impression.

Au-delà de ça, c'est quand même de la fantasy hyper classique et rabâchée, vue et revue, que ce soit au cinéma ou dans le jeu vidéo.
Le parfait petit inconnu promis à une grande destinée qui devient un grand héros et tombe amoureux de la jolie princesse, bla bla bla...
Même la réalisation fait dans le classique, sans autre idée que de nous emmener sur le scénario.

Bref, aucune surprise.Reste un petit divertissement sans aucune prétention (si ce n'est de nous occuper 2 petites heures et poser les bases d'un univers qui aurait sans doute mérité mieux et plus) et avec, tout de même, John Malkovich et Robert Carlyle parfaits en méchants, mais hélas sous exploités.
Et puis, Jeremy Irons, aussi, toujours excellent.

EDIT

Hop, on étoffe.

La plus fabuleuse des sagas, hein ? En lisant ça, j'ai envie de traîner l'équipe devant un tribunal pour publicité mensongère. Je crois que je serais sûr de gagner après avoir fait visionner le film. Enfin, si on peut appeler ça un film.
D'abord, il faut savoir comment un truc pareil a pu oser voir le jour. Je soupçonne que cela s'est passé de la façon suivante.
Et je précise que votre humble serviteur n'a toujours pas lu cette saga. Donc, je juge par rapport à ce que j'ai eu devant les yeux uniquement. Et c'était assez... Édifiant...
Donc, hop, genèse.
Tout débuta dans le bureau d'un « chasseur de licences » (bon, j'ai plus le terme exact en tête, mais il s'agit de quelqu'un chargé, dans un studio, de repérer les œuvres à gros potentiel d'adaptation ciné), au téléphone avec un producteur.
- Oui, allô, j'ai mis une option sur les droits d'une saga de romans fantasy, là, je crois qu'on peut y gagner beaucoup.
- Fantasy, tu dis ? Genre Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, tout ça ? Mais c'est bon, ça, coco, achète tout de suite ! On verra le contenu plus tard !
Donc, voilà, notre brave homme achète les droits sur la seule notion de fantasy, genre à la mode au cinéma. Forcément, inutile de chercher plus loin. Mais, par conscience professionnelle, il lit quand même le livre, histoire de pouvoir le résumer au producteur. Résumé qui sera à son tour résumé de cette façon à l'équipe, notamment à Stefen Mangmeier, qui signait là sa première réalisation (et, à ce jour, également la dernière... Étonnant, n'est-ce pas ? ).
- Bon, alors, dans Eragon, c'est simple, vous avez un méchant traître à un ordre de chevaliers qui est devenu un cruel tyran, un royaume et une princesse en détresse, un dragon, un héros jeune et débile accompagné d'un sage mentor, de la magie, et du bon sentiment à outrance. Hop, faites-moi un scénario et un film de ça.
Question.
Quand on vous refile des ingrédients pareils, aussi datés et communs, que pouvez-vous obtenir ? Pardon ? Au mieux, à moins d'être un vrai magicien, un truc classique, avec plus ou moins de saveur, voire aucune, ou, au pire, une bonne grosse daube indigeste ? Gagné.
Et ça n'a pas manqué, Fangmeier nous a livré l'option numéro 2. Autant ne pas faire les choses à moitié et entrer de plein pied dans le foirage, voyons.
Pour résumer, si on devait s'amuser à compter les clichés réchauffés des dizaines de fois resservis ici sans subtilité, on perdrait le compte au bout d'un quart d'heure, tellement c'est énorme.
En vrac...
L'orphelin qui ne sait rien de son passé et se découvre une grande destinée ? Ok.
Le sidekick animal qui vient offrir l'humour gamin et un peu de sagesse ? Ok.
Le super mentor super sage qui connaît évidemment le grand méchant et fut évidemment membre de l'ordre chevalier qui nous intéresse ? Ok.
La princesse en détresse qui va évidemment tomber amoureuse de notre héros benêt au premier regard ? Ok.
L'Empire maléfique ? Ok.
Le méchant tellement méchant qu'il n'agit jamais et se contente d'observer en ruminant et ricanant parfois d'un « Mouhahahaha » de grand méchant ? Ok.
L'âme damnée du méchant qui se tape tout le sale boulot et apparaît pour nos héros plus méchant que le grand méchant ? Ok.
La bataille finale « épique » ? Ok.
Et je vous épargne les dialogues convenus, écrits par des personnes dont la fantasy, à mon avis, se résume à tout ça, et rien d'autre...
Bon, on va me dire que l'œuvre de base, c'est de la fantasy jeunesse, qu'il n'y a pas besoin de chercher loin pour divertir... Ok, c'est vrai, et pas mal de films ont assez bien utilisé un ou plusieurs éléments cités, le principal étant Star Wars (qui est de la pure fantasy dans un habillage SF, définition même du space opera qu'il est).
Mais là où Lucas a créé un univers et tous ses éléments, et obtenu le meilleur de ses acteurs, avec une réalisation franchement bien foutue, Fangmeier fait le minimum syndical pour empocher son chèque, et ses acteurs aussi.
On peut encore comprendre pour Stefen, qui est responsable des effets spéciaux à la base (au passage, ça se voit pas franchement, tellement c'est cheap et mal fait, de ce côté, à part Saphira, et encore).
Tiens, Saphira, justement, parlons-en. Vous avez déjà vu un dragon à plumes ? Non ? Bah voilà, avec elle, c'est fait. En fait, Eragon, c'est une épopée dans les civilisations précolombiennes où le héros est accompagné du dieu Quetzalcoatl, le serpent à plumes ? Ah non, c'est un dragon... Bon, on va juste dire qu'ils ont voulu faire plus doux que les écailles pour vendre des peluches garanties authentiques, alors.
Côté acteurs, je passe pour Speelers, 17 ans au tournage en 2005, premier rôle... On peut pas lui demander d'être un prétendant à l'Oscar dans ces conditions.
Mais les autres... On se demande ce que Malkovich (qui cabotine comme jamais dans ses rares scènes) et Carlyle... Maquillé comme... Comme... Je crois que le mieux, pour une comparaison, serait une voiture volée et tunée en même temps. Ouais, je crois que c'est assez juste pour vous faire une idée... Et son jeu est à la hauteur. Soit incroyablement endormi, soit en incroyable surjeu.
Voir de tels acteurs se compromettre là-dedans, ça fait mal...
Bon, je crois que j'ai fait le tour... Cliché sur cliché, alors, c'est vite fait.
Le mot de la fin ? Le film Eragon est sans doute la plus grosse daube fantasy que j'ai pu voir à ce jour ! J'ai pas encore osé me frotter à Donjons & Dragons...
Lonewolf
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le 8 nov. 2010

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