Affligeant de superficialité. Comment peut-on à ce point arriver à ne rien créer ?
Aucun érotisme ne se dégage de la mise en scène. C’est formel au possible.
Rien ne marque le spectateur, on est obligé de tout sursignifier par le dialogue (qui n’est pas non plus marquant), la voix-off ou la musique cool quand il faut être cool et la musique triste quand il faut être triste. Niveau cadrage, montage, mouvement de caméra ou que sais-je, c’est le vide. On a le droit à la fameuse scène de sexe pas filmée. Mais on est pas dans l’évocation par la mise en scène à la Persona ou à la Théorème. Non non là c’est juste plan sur la poignet et pouf montage on passe à autre chose. Cette sensation de zapping se retrouve durant tout le film tant les scènes ne durent jamais, enfin c’est plutôt que les plans ne durent pas. Champ-contre-champ en veux-tu en voilà ! Et tout doit faire cool, David c’est le mec parfait, c’est l’ange. Il lance des punchlines. C’est un personnage tout à fait lisse car son charisme est construit par son style et son franc parler mais la mise en scène ne crée rien sur lui. Quant à Alex il n’est pas vraiment mieux. On est censé comprendre qu’il a un rapport étrange avec la mort. Comment cela nous est-il raconté ? Une ou deux répliques, la voix-off et deux éléments de décoration dans sa chambre c’est tout. Ça ne va pas plus loin. Ne cherchez pas plus loin du tout car ici tout est montré superficiellement. C’est basique de chez basique, même l’homosexualité n’est pas si traitée que ça, on sent des réticences (vis-à-vis du père notamment) mais c’est tout. Ça aurait pu tout aussi bien être une romance hétérosexuelle. Traite ton sujet bordel.
Par ailleurs le pivot narratif n’est pas très intéressant non plus. David couche avec Kate, ok. Mais est-ce filmé ? Voit-on le rapport de séduction qui s’installe ? Le désir qui monte ? Non on a une scène à la plage et 30 secondes sur la bateau, le tout filmé superficiellement et avec des dialogues basiques bien entendu.
À la fin j’avais une petite larme à l’oeil. Mais ne vous méprenez pas, c’était soit dû à mon allergie au pollen ou à la réaction de mes yeux face à la contemplation du vide.