Je me suis toujours méfiée des films que tout le monde attend presque comme le messie. Je m'en méfie parce que tout le monde en fait toujours beaucoup trop et on finit par s'attendre à quelque chose d'extraordinaire pour se retrouver face à un film correct. Mais le problème, c'est que notre attente démesurée casse le charme et nous fait finalement peu voir pas aimé le film. C'est ce qui s'est passé avec Éternité.
Quand Valentine se marie à 20 ans avec Jules, nous sommes à la fin du XIXème siècle. À la fin du siècle suivant, une jeune parisienne, l’arrière-petite-fille de Valentine, court sur un pont et termine sa course dans les bras de l’homme qu’elle aime. Entre ces deux moments, des hommes et des femmes se rencontrent, s’aiment, s’étreignent durant un siècle, accomplissant ainsi les destinées amoureuses et établissant une généalogie… une éternité
Une éternité justement... ce film dure une éternité... (oui la blague est un peu facile je l'avoue). Disons qu'une fois que vous avez vu la première demi-heure du film, vous l'avez vu en entier. L'histoire démarre avec Valentine. Elle épouse l'homme qu'elle aime, a des enfants et est heureuse. Et puis, parce que la vie est une sale petite voleuse, elle lui reprend une grande partie de son bonheur à coup de mort, d'entrée au couvent et j'en passe. Sa fille n'aura jamais d'enfants puisqu'elle devient nonne, ses fils ainés meurt à la guerre... Bref, tout ça n'est pas très joyeux ! Mais fort heureusement, l'un de ses fils se marie ! Et là... c'est le drame pour le spectateur. On recommence tout : mariage, enfants, morts...
Ce film aurait pu être un bel hymne à la vie, quelque chose de profond, porteur d'un message puissant. Mais non, on a juste une succession de drames familiaux et qui finissent par nous lasser. Je ne parlerais pas du discours : une femme sans mari et sans enfants ne peut pas être heureuse parce que je risque de m'énerver très vite. Je veux bien que l'époque dont traite le film prête énormément à ce discours. On est à la fin du XIXe donc le rôle des femmes à cette époque, on est d'accord qu'il n'est pas très développé. Mais construire un film que sur cette problématique, le propos devient vite énervant.
Enfin, je conclurai sur le manque de repère temporels. On ne sait jamais en quelle année on est ni à quel moment les enfants sont nés (d'ailleurs si quelqu'un arrive à ressortir tous les prénoms...). C'est difficile pour suivre au mieux la progression du réalisateur. Dommage, c'est un film qui avait un bon potentiel mais qui, à mon sens, n'a pas su trouver son sujet.