Tran Anh Hung évoque, avec ÉTERNITÉ, une adaptation trop personnelle et trop inaccessible. Il serait facile, de crier, impunément à la parodie d'un Terrence Malick sous prozac, ou bien, de dénigrer totalement l'oeuvre sensorielle dévoilée sous nos yeux.
Il est certain que le film, réunissant, au passage, un casting hexagonal réjouissant, n'aide en aucun cas le spectateur. Trop exigeant, parfois trop élitiste, ÉTERNITÉ ne parvient jamais, hélas, à susciter la grande réflexion de la vie. Malheureusement, les réminiscences de The Tree of Life, coupent, d'emblée toute objectivité vis à vis de l'oeuvre. Nonobstant le portrait de la vie bourgeoise, de la figure maternelle docile, il ressort, péniblement, la redondance de la mère pondeuse bonne à pleurer la disparition de sa progéniture tant aimée. Quant à la mise en scène, elle ne favorise pas l'identification, et, encore moins, l'empathie. Usant, inexplicablement de ralentis abusifs et d'une narration, voix off, pianotée, l'édifice s'écroule devant l'exaspération grandissante du spectateur.
ÉTERNITÉ ne peut être adulé uniquement, dans le cas, où l'on saisit pleinement, ses ambitions, au regard de l'oeuvre adapté. Une fresque morbide sur le continuum de la vie qui conclue comme le commencement : dans l'indifférence.