Plus besoin de raison quand le pop-corn est plus cher que la place
Je suis allé voir the expendables 2 au cinéma, à 3€50 à Vernon, une petite ville charmante et fleurie dont les pieds se baignent langoureusement dans une Seine trouble.
J'ai commencé le film sur une BA (pour Bonne Action, mais ça marche aussi pour Bande-Annonce) parce que j'ai convaincu trois personnes que je ne connaissais pas d'acheter leur billets. Eux ressortaient du cinéma dépités par la programmation et moi j'avais un peu de bière dans le sang. Je leur ai expliqué que c'était un très bon film, que les apparences étaient trompeuses et qu'ils allaient passer un très bon moment. Le pire, c'est que j'en étais réellement convaincu.
Et en effet, j'ai eu exactement ce que je cherchais, un film au clichissisme délicieux. Au début, j'ai eu peur de ne pas comprendre, parce que je n'avais pas vu le 1. Mais mes doutes se sont dissipés avant même la fin du générique de début. (A la différence de certain films où on comprend tout au début du générique de fin)
Les dialogues sont justes énormes, purs, inutiles... Ca reste parfait jusqu'au bout. On ne tombe jamais dans la tentative de faire un peu d'esprit. Les personnages ne se lassent à aucun moment de jouer les gros bras sans cervelle prêt à tout pour des valeurs antinomiques telles que la justice et la vengeance. On se délecte de prévoir l'issue des combats à l'avance (que de plaisir éprouvé à regarder son pote dans les yeux, sans une once de doute, pour lui dire:"Ah! ça va se finir dans l'hélice tout ça").Et puis les références aux films d'action des dernières décennies sont impressionnantes. Stallone a du s'en taper des DVD à 1€. Et, pour ça, je le respecte profondément.
Même les idées les plus simples sont à coté de la plaque. L'oeil avisé verra rapidement que l'on n'a pas affaire à un débile qui n'a rien compris à la vie et qui se limite aux réflexions les plus triviales. Non. L'art d'être dans le faux est manié avec brio, et on est presque bouleversé de réaliser que les mauvais choix, que ce soit de dialogue ou de scénario, sont ici exactement ceux qu'il fallait faire. Alors tu repenses aux choix qui t'ont amené à t'asseoir dans cette salle, et la mise en abime opère.
Et puis, on a affaire au grand philosophe Rocky, qui s'arrange pour nous faire rire, même lorsqu'il fait nuit, qu'il est bloqué dans une planque en pleine Russie,qu'il a un cigare à la bouche et qu'il parle avec mélancolie de ses amis tombés au combat. Même les enterrements sont funs:
"Pourquoi ceux qui méritent le plus de vivre meurt. Alors que ceux qui ne mérite pas de vivre reste en vie. C'est injuste."
Oui, c'est injuste. Mais tu sais ce qui est encore plus injuste? C'est que tu sois si musclé à ton age. Dis moi comment tu fais Rambo. Je t'admire tellement.
Spoiler: Ca finit bel et bien dans l'hélice.