Mettre son cerveau sur off
Stallone, Statham, Li, Austin, Rourke, Willis, Schwarzenegger... n'en dites pas plus, nous sommes dans Expendables : Unité Spéciale. Une pléiade de grands noms du cinéma d'action mené par la main de maître du sexagénaire Sylvester Stallone. Après en avoir terminé avec Rocky et certainement avec Rambo, Sly s'est donné un nouveau défi, espérer lancer une nouvelle franchise en mélangeant plusieurs générations d'acteurs.
Expendables : Unité Spéciale donne rapidement le ton, cinq hommes guidés par Barney (Stallone) n'obéissent qu'à leurs valeurs, ils ne sont aux bottes de personne et sauvent dès les premières minutes des otages dont les patrons les avaient abandonnés aux mains de pirates. Quelques jours plus tard, Barney rencontre un certain M. Chapelle (Willis) en l'honneur du lieu où ils se rencontrent, là-bas, il va croiser son ennemi de toujours, Trench (Schwarzenegger). Ce clin d'œil non dissimulé aux acteurs et à leur rivalité durant leurs périodes cinématographiques entre Rambo, Terminator et autre Die Hard est surtout l'occasion de placer l'intrigue du film. M. Chapelle propose aux deux hommes d'éliminer un général sur une île où la drogue est l'économie principale. Trench refuse et laisse Barney seul candidat au poste. Une discussion qui se laisse facilement savourer même si l'on en redemande, Willis dénonçant l'abandon hâtif de Schwarzy, Stallone souligne la volonté de l'ancien champion du monde de bodybuilding de vouloir devenir Président (il est actuellement gouverneur de Californie).
Stallone a réellement mis le paquet avec son film, pour y arriver, de l'action en veux-tu en voilà. Ca pète de partout, des membres tombent, l'hémoglobine coule à flot sans jamais en faire trop. Ca bouge sans arrêt et les deux petites heures de film défilent sans même que l'on s'en aperçoive. On se dit : merde, on est déjà au milieu du film. Il faut l'avouer, le succès d'Expendables réside dans son casting bien garni qui empile trois décennies de cinéma. Un mélange qui rassemblera forcément les spectateurs, entre Stallone dont les biscoteaux commencent tout de même à accuser le poids des années. Statham en acteur principal de la nouvelle génération, héritier des précédentes. Le plus américain des chinois, Jet Li enchaîne les allusions à sa vie réelle comme bon nombre des personnages du film (une des grandes forces d'Expendables). Rourke s'offre un monologue plus court mais aussi intense que celui de Rambo dans Premier Sang.
Si Expendanbles : Unité Spéciale pourrait se reposer sur ses têtes d'affiches, il n'en est rien et le film est loin de n'être qu'un bête film d'action. Il y a un vrai travail de mise en scène, certes, cela ne le sort pas de sa catégorie et son scénario pourra être critiqué en long et en large. Mais le rythme est bon, alternant phase de combat et dialogue à l'humour solide, tout juste quelques blagues pompeuses viennent ternir un tableau qui n'en reste pas moins reluisant. De nombreuses séquences seraient excellentes à voir dans un FPS bourrin comme la descente de Terry Crews armé de son Atchisson AA12. Une chose est claire, c'est que l'on est prévenu et partant de ce constat, on ne peut que ressortir remué et satisfait de la salle.