Décevoir ses fans n'était pas suffisant pour Stallone. Il fallait qu'il les prenne pour des cons. Scénario sur un timbre poste et uniquement prétexte à l'action, personnages sous exploités (il y avait pourtant de quoi faire avec son casting d'actions stars vieillissantes), mise en scène brouillone (le montage parallèle des manos à manos, la poursuite en bagnole). Non ! Stallone a foiré. Avec sa révérence à son personnage de Rocky et son monument barbare John Rambo, il avait su trouver le ton juste. Ici, il fait n'importe quoi, croyant que les fans désiraient un vrai film des années 80. Mais il ne faudrait pas non plus que cela devienne un prétexte pour la nullité et l'incompétence (comme l'exception culturel en France). C'est pourtant ce qu'il a fait en réalisant The Expendables. Je ne parle même pas du discours hypocrite du film à cent mille lieux de son John Rambo où la violence devenait cathartique, émotionnellement justifié par un humanisme de bon sens.. Ici, on condamne un pote parce qu'il veut pendre à titre d'exemple un connard de pirate mort : « On ne fait pas ça chez nous ». Par contre exploser des hommes au AA12 le sourire aux lèvres, ça c'est complètement autorisé. Une incohérence dramaturgique qui fait que toute la violence qui va suivre en sera désamorcé. Et c'est justement cette violence incohérente qui est dangereuse. Parce qu'uniquement graphique, elle annihile la réflexion dans l'hypocrisie la plus crasse du « c'est trop cool » ! Pathétique.