C'est l'histoire d'un mec de la Hadopi qui...

C'est idiot, mais quelque part le cinéma se divise en deux catégories : Godard d'un côté et Truffaut de l'autre. Comme j'ai pris très tôt le parti du premier, j'ai toujours préféré regarder un obscur JLG à ce classique de FT (vous dites pas FT ?). Ce qui m'a permis de passer à côté bien trop longtemps, et jusqu'à ce que la vie me l'impose avec un peu de malice. Pour ma défense (si si, je sens bien votre condescendance) voilà un moment quand même qu'il était dans ma liste de lecture.

Avant de continuer, avouons-nous que franchement il est peu probable qu'un mec avec une vision aussi étriquée du cinéma en 2014 puisse dire quoique que ce soit de pertinent sur ce film. Vous voilà prévenu.

Donc le film. Et bien c'est pas mal et c'est même pas mal du tout (on sent que ça m'arrache de le dire ?). C'est la rencontre heureuse du Prisoners (la série TV de Markstein et McGoohan) et de Brazil (Gilliam). Le premiers étant contemporain de Fahrenheit 451, je suis assez frappé de voir une grande cohérence dans les préoccupations esthétiques d'alors. Ce qui d'ailleurs, je m'en aperçois maintenant, ne me permets pas de dire grand chose du film... Ah je peux sans doute ajouter que j'ai maintenant une petite idée où est allé chercher Antonionni le final de Zabriskie Point trois ans plus tard.

On peut peut-être essayer de prendre le film par un autre bout. Le bout Truffaut/Nouvelle Vague. Et ça marche pas mal aussi puisqu'on sent bien que quelques enseignements de la Nouvelle Vague trouvent un à propos tout à fait pertinent. Les "fautes" de raccord en particulier qui ajoutent un je ne sais quoi science fictionnel très bienvenu et dont je n'aurai pas soupçonné l'effet. Mais aussi le traitement sentimental assez vif et désillusionné du couple.

Oui oui, je suis d'accord, le minimum serait de traiter un peu ces idées jetées. Mais va lire une autre critique si tu n'es pas content.

Un autre axe dont on ne peut que difficilement se défaire, c'est bien entendu le propos même du film. Malheureusement c'est de mon point de vue peut-être ce qui pèche le plus. Non pas que le propos ne soit pas à propos (ah ah), mais là où le roman de Bradbury profite sans doute d'un effet métonymique (si je puis dire) dérangeant et qui se suffit à lui-même, Truffaut déroule son histoire sans nuance, sans distanciation, sans effet. Ça n'achoppe pas. Ou pas chez moi en tout cas. En même temps c'est sans doute injuste de dire ça car on sent bien que le projet de Truffaut c'est de bien raconter cette histoire. Et ça il le fait très bien.
Homlett
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le 29 juin 2014

Modifiée

le 29 juin 2014

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Homlett

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