Il y a des évidences devant certains films, c'est le cas avec Faute d'amour. D'abord, le délitement d'une valeur traditionnelle russe, celui de la famille puis ensuite vient l'élément perturbateur dans un timing parfait enfin insidieusement un suspense, une tension s'insinue dans ce récit. Il s'agit également d'un film à personnages, les deux parents démissionnaires sont très bergmanien en particulier la mère, l'analyse qui est faite des personnages (même les secondaires) est cynique voir ironique. Zviaguintsev est un grand cinéaste, on le sait depuis longtemps mais dans ce long-métrage son approche habituellement plus lyrique laisse place à un réalisme froid, les travellings lents et une photographie glaciale, des plans rarement fixe en durée élevées mais pas au point d'être contemplatif (comme c'est parfois le cas chez ce réalisateur).