A l'idée d'un slasher sous forme d'une trilogie exploitant divers époques et tournant autour d'une malédiction surnaturelle je fronce un sourcil intrigué. Lorsque ensuite j'apprends que c'est inspiré de bouquins de Robert Lawrence Stine surnommé le Stephen King des enfants pour ses livres Chair de Poule et que c'est une production Netflix mon sourcil retombe alors en parfaite symbiose avec mon enthousiasme. Et puis finalement pourquoi pas donner sa chance à la trilogie Fear street ? Après tout comme disait Jason un petit slasher ça n'a jamais tué personne.


Bienvenue donc à à Shadyside un petit bled dans l'Ohio qui rencontre depuis des décennies et manière cyclique des tragédies avec des tueurs psychopathes. Nous sommes en 1994 et une nouvelle fois la malédiction semble frapper la ville après le meurtre d'une jeune fille par un tueur masqué. Quelques jeunes se retrouvent alors directement confrontés au mal qui ronge Shadyside.


Pas facile de sortir un slasher en 2021 surtout après toutes cette vague de méta-slasher post Scream qui ont largement décortiqués jusqu'à l'absurde les mécaniques du genre parfois avec talent mais aussi souvent avec un certain cynisme. Fear Street - Partie 1 : 1994 va indirectement souffrir de ce lourd héritage pour tenter de trouver un équilibre entre l'hommage, un soupçon d'originalité et le fait que bon nombres de spectateurs ne sont plus dupes de ce qu'ils regardent. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une scène très Scream dans l'esprit avant de se caler en douceur dans les archétypes du genre avec ses étudiants, ses flics incrédules, ses jump scares et ses meurtres à l'arme blanche. Directement ou inconsciemment Fear Street - Partie 1 : 1994 cite ses illustres modèles tels que Vendredi 13 , Intruder, Scream ou La Nuit des Masques mais fort heureusement le film de Leigh Janiak n'est pas pour autant qu'une triste photocopieuse qui tourne à vide. Car Fear Street - Partie 1 : 1994 propose quelques pistes et idées intéressantes qui malheureusement sont bien loin d'être exploiter dans tout leur potentiel (du moins dans ce premier volet). L'idée de faire planer une empreinte surnaturel sur les agissements du tueur n'est pas une idée des plus originale mais relier ainsi toute l'histoire criminel d'une ville et ses différents tueurs est assez maligne. Le film effleure ainsi l'idée d'une connexion qui pourrait presque expliciter le passé criminel de cette ville et par extension de tout un pays malade de sa violence et des fantômes de ses illustres tueurs en série. Ce lien qui permet de faire se côtoyer à l'écran des criminels de différentes époques est tout de même un foutu moteur à fantasmes pour convoquer un impressionnant bestiaire de criminels et psychopathes à l'écran. Même si dans le cas de Fear Street - Partie 1 : 1994 l'idée se résume à trois tueurs issus directement de l'univers des romans de Robert Lawrence Stine on a presque l'embryon d'un film qui pourrait faire se rejoindre les pires psychopathes réels et fictifs de l'histoire sur un même écran. Mais trêve de divagations; Fear Street - Partie 1 : 1994 réunit un tueur à la Jason, un autre à la Scream et un fantôme de jeune fille suicidée et c'est déjà pas si mal. L'autre bonne idée complétement zappé par le scénario reste la rivalité entre ses deux villes voisines mais visiblement séparées par un gouffre social, un contexte fort que le film n'exploitera jamais.


Parmi les points les plus positifs du film j'ai envie de retenir la qualité relative mais réelle de l'écriture des personnages et de l'interprétation. Sans être des figures qui marquent profondément les esprits, les différents personnages bien qu'assez marqués dans leurs caractères respectifs sont plutôt attachants et bien moins tête à claques que dans une immense majorité de slasher récents ou plus anciens. J'ai même trouvé assez touchante et délicate la façon dont la série montre l'émoi amoureux adolescents entre Josh (Benjamen Flores Jr) et Kate (Julia Rehwald) . Les personnages ne sont pas trop stupides, drôles sans être lourds et finalement plutôt touchants face à la menace. Malheureusement, production formatée Netflix oblige, le film se sent un peu contraint de faire du pied à Stranger Things et de proposer son quota de représentations de la diversité de manière un peu forcée. Par contre je me suis retrouvé agréablement surpris par la violence graphique du film qui certes n'est pas non plus traumatisante mais bien assez explicite pour une production à priori estampillée pour adolescent(e)s. Malheureusement Fear Street - Partie 1 : 1994 reste tout de même un slasher qui ne se lâche jamais totalement et reste un peu dans ce carcan de productions horrifiques trop propres et trop lisses pour secouer les vieux spectateurs endurcis comme moi.


Fear Street - Partie 1 : 1994 n'est pas extraordinaire mais le film de Leigh Janiak possède tout de même suffisamment de qualités pour donner envie de se plonger dans la suite de la trilogie, surtout que le second volet semble nous replonger dans les seventies et l'âge d'or du genre avec un évident hommage à Vendredi 13. J'attends de voir ça le couteau entre les dents !

freddyK
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le 25 juil. 2021

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