• "Et surgissant d'outre-tombe elle parvient à faire des hommes ses maléfiques pantins."

  • "Elle te saignera !"

  • Simon.

  • "Elle te décapitera, te pourchassera jusque dans l'au-delà."

  • Vous êtes cons.

  • C'est marrant.

  • C'est tordu.

  • Quoi ? Il avait un masque de squelette d'Halloween! C'est marrant, non ?

  • Des gens sont morts. Heater est morte. C'était surement un pauvre type qui détestait sa vie, comme nous, sauf qu'il s'est dit : "Et si je me tirais d'ici ? Pourquoi pas emmener Heater et d'autres paumés avec moi ?" C'est pas l'oeuvre d'une sorcière furieuse. C'est cette ville qui l'a rendu taré!



Fear Street - Partie 1 : 1994, réalisé par Leigh Janiak est une production Netflix qui adapte la saga littéraire d'horreur pour adolescent "Fear Street" de R. L. Stine. Pour les novices de cette licence, Fear Street est une fiction pour adolescents qui est une représentation plus violente et gore qu'un Chair de poule qui lui vise un public plus jeune. Une adaptation qui prend quelques libertés sur les histoires des livres mais qui parvient tout de même à conserver son esprit avec un côté rétro et ringard qui use de clichés sur une histoire qui se pose sur seulement quelques lignes avec des dialogues souvent simples et absurdes. Sur l'ensemble de ces points, le film de Leigh Janiak est justement une bonne adaptation. C'est pourquoi, si vous n'êtes pas initialement fan d'un tel concept alors ce film va vous paraître difficile à apprécier. Il est amusant de constater à quel point la réalisatrice est au courant de ce qu'elle adapte, puisqu'elle ironise le tout en rendant un hommage dès la scène d'introduction dans laquelle une femme achète pour sa belle-fille un livre "Fear Street" à une jeune vendeuse qui précise "adorer" ce roman, à quoi l'adulte répond : "C'est un torche-cul. De l'horreur de bas étage." C'est ironiquement génial.


Fear Street 1994 sait parfaitement jouer avec une nostalgie cinématographique qui rend volontairement hommage au slasher des années 90 tel que Scream, Souviens-toi l'été dernier, ou encore Urban Legend. Les fans du genre ont du constater que cette oeuvre fait clairement référence, jusqu'à reprendre avec plus ou moins de subtilités des séquences connus du genre et de la pop culture en général. On retrouve ainsi des allusions à Stephen King, Jackie Collins, Dean Koontz, Robert Lawrence, George Romero, Les Dents de la mer, Vendredi 13, Scream, Les Maîtres de l'univers, Halloween, Poltergeist, Les Griffes de la nuit, Strangers Thing, Star Wars, Twin Peaks, Rain Man, Castlevania, Metal Gear Solid... et tous cela, seulement dans la partie 1 de Fear Street. Il est donc à supposer que la partie 2 va sur ce point nous réserver de belles surprises! Une ode de la cinéaste envers le genre et certaines oeuvres qui le compose totalement bienvenu qui vient me caresser allègrement dans le sens du poil, même si ce film n'est pas à la hauteur de certains des titres énumérés. Toutefois, le concept est si bien maîtrisé qu'on croirait vraiment que ce film est sortie durant les années 90.


Le casting est pas si mal, avec de jeunes comédiens que Netflix cajole puisque la plupart viennent d'autres productions du studio. Les personnages ne sont pas très attachants, en même temps c'est plutôt normal vu l'effet nocif que la ville prodigue sur ses habitants, néanmoins quelques éléments sont positifs comme avec la relation amoureuse lesbienne entre Samantha (Olivia Welch) et Deena (Kiana Madeira) qui est assez sincère avec des comédiennes attachantes. Fred Hechinger en tant que "Simon" est un personnage qui m'a fait délirer. Il possède quelques répliques assez drôles. Gros kiff pour Josh (Benjamin Flores Jr), un spécialiste des tueurs en série secrètement amoureux de Kate (Julia Rehwald) qui une protagoniste oubliable. Chaque fois qu'il est stressé, Josh dit une série de mots pour se rassurer et se donner du courage : "Haut, haut, bas, bas, gauche, droite, gauche, droite, départ". Les connaisseurs des jeux vidéo reconnaîtront ce code de triches qui servait pour les jeux de Konami, notament pour la franchise Metal Gear Solid. L'ensemble des personnages forment une petite bande amusante qui essaye tant bien que mal d'enquêter et d'affronter les forces du mal représenté ici par une sorcière aux méthodes diaboliques.


L'histoire bien que simpliste possède une idée de fond qui me plaît beaucoup en voulant relier une trilogie sur différentes époques tournant autour de la sorcière Sarah Fier qui possède des citoyens pour en faire des entités meurtrières invincibles. Le récit contient de bonnes idées malgré son intrigue volontairement bateau qui possède néanmoins quelques rebondissements tout à fait appréciables avec des moments de tension qui jamais n'atteignent un point insupportable mais qui assure au moins quelques petites surprises affriolantes, avec plusieurs menaces particulières ainsi que quelques meurtres appréciables, le tout sur un fond de comédie noire. L'histoire avance à un bon rythme avec des situations autant ironiques que gores qui assure un bon divertissement, même si le long-métrage n'est jamais suffisamment cynique, impudent, percutant et effrayant pour en faire un grand slasher. Visuellement c'est bien fichu. On retrouve dans la réalisation toutes les caractéristiques des années 90 avec une mise en scène qui sur ses visuels et son atmosphère rappellent un peu Strangers Things avec son jeu de couleurs si particulier, mais bon cette série n'a pas non plus le monopole sur cette époque à l'ambiance si particulière pour le genre. On retrouve une utilisation des décors, des vêtements, des musiques, des attitudes, jusqu'au début de l'utilisation d'internet qui confirme sans pour autant en faire des tonnes que l'action se passe durant les années 90, avec une contextualisation de la ville de Shadyside avec sa capacité à faire ressortir le pire chez les gens qui fonctionne à merveille.


CONCLUSION :


Fear Street - Partie 1 : de Leigh Janiak et produit par Netflix est un slasher adapté d'une saga littéraire horrifique pour adolescents du même nom, écrit par R. L. Stine. La cinéaste livre une véritable ode au slasher des années 90 avec beaucoup de références tout en rendant efficacement hommage à l'esprit des livres Fear Street (malgré son adaptation libre) en proposant toutes les caractéristiques de ceux-ci, à commencer par ses clichés, sa ringardise, ainsi que son esprit rétro, limitant l'appréciation des non initiés à la saga. Fear Street : 1994 n'est clairement pas un film d'horreur incroyable, restant dans son entièreté un peu trop sage, néanmoins il demeure une introduction divertissante à cette trilogie. À la fin du film je n'avais envie que d'une seule chose (toute proportion gardée) : "voir les suites!"


Un long-métrage à ne pas sous-estimer tant il est ultra référencés avec des subtilités clairement mis en place pour les fans du genre.

B_Jérémy
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le 28 juil. 2021

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