C’est tout à fait le genre de films que j’adore : déprimant ! Une observation pointue des personnages, on est dans du réalisme exacerbé, je pense que Vinterberg à trop chargé Michael : oui, c’est un ivrogne, qui s’engueule avec sa femme mais la scène où il tabasse sa maîtresse m’aie vraiment passer à travers.
Au contraire où le personnage de Christian est d’une parfaite sensibilité. Toute fois, depuis des années que je voulais le voir ce film, je pensais que cela aurait été plus violent : il dit assez peu de choses sur les abus sexuels que son père lui as fait subir, ce n’est pas un carnage comme on as pu l’écrire. Oui, c’est violent physiquement, éprouvant psychologiquement. Et le style de la mise en scène avec sa caméra qui va n’importe où, l’image dégueulasse, renforce l’effet brouillon de la fête qui tourne mal. Je pourrais le dire plus simplement : la fête bascule, la caméra bascule.
On voit bien que Vinterberg s’est fait plaisir en filmant un peu n’importe comment : il filmait un peu n’importe où mais d’un autre côté, avec le montage, ça semble vraiment bien structuré et c’est clair qu’il savait exactement ce qu’il voulait faire et montrer.
Ça m’as rappelé les fêtes de famille au début des années 90, auxquelles mes parents allaient, avec des grandes tablées et tout… Mais je n’ai jamais connu de situation similaire.
Le film ne peut donc pas trop me parler, mais il est tellement vrai : par son hyper-réalisme vraiment cru où les personnages ne semblent avoir aucune retenue. C’est absolument génial cela.
Mais c’est vraiment crevant : la réalisation même, je pense fatigue au bout d’un moment et le film semble vers la fin n’avoir plus rien à dire. Ok : le père est un pédophile, ses secrets ont été révélés et comment faire tenir le film avec ça ensuite ?
Le côté excessif de « Festen » est très drôle, bien sur lorsque Christian est jeté dehors et revient encore et encore à la charge : c’est absolument hilarant, d’autant qu’il le fait pour une cause noble.
J’ai penser aussi qu’à certains moments : c’est complètement n’importe quoi et à la fois très classique : l’alternance entre la dispute qu’à Michael avec sa femme et son frère qui se repose avec Michelle, où le fait que le père tente de discréditer son fils : c’est prévisible.
Vinterberg ne m’as pas tellement surpris : c’est vraiment classique quoi. Ce qui aurait été encore plus prévisible c’est que le père soit tué ou finisse en tôle, mais


il est banni de la famille : ce qui est une fin moins prévisible et si peu violente par rapport aux 105 minutes qui viennent de précéder.


Évidemment que « Festen » reste en tête une fois qu’on l’as vu : on peut pas ne pas y repenser.
C’est quasiment un documentaire, ça as été tourné comme un film de famille je le rappelle, avec un caméscope, mis à part que chaque ligne de dialogue était respecté par des comédiens professionnels.
C’est un choc, c’est une œuvre qui continue de vous secouer, de vous hanter : vous y repenser.
Je dirais pas que c’est un chef d’œuvre : c’est trop sadique parfois, le personnage noir qui parle anglais petit ami d’Hélène seulement là pour prouver qu’elle aussi veut se distinguer par ses choix atypique (et le fait que ce ne soit, volontairement, pas sous-titré et qu’il n’apparaît pas vraiment sympathique), il y a des plans notamment sur des invités qui parlent qui ne servent à rien (en plus le look de l’époque chez les personnes assez âgées...). Je suis partagé entre dégoût et soulagement.


La scène où Hélène lit la lettre de sa sœur est magnifique : j’ai pris mon pied, comme Christian.
On se régale pendant cette scène.


Je pensais qu’il aurait été plus violent psychologiquement mais le cinéaste préfère se disperser et charger un peu trop des personnages, en premier lieu Michael.
Mais toute fois, je salue les Gueules des acteurs : physiquement, ils sont parfaits pour leurs rôles.
« Festen » est à revoir, mais même si il marque – peut être, au fond, pour de mauvaises raisons – c’est pas un film que je reverrais tous les jours quoi.

Créée

le 4 août 2021

Critique lue 74 fois

Derrick528

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