Le film qui contredit Scott Fitzgerald.

Le film de boxe réussit très souvent au cinéma ; on peut partir de Raoul Walsh, à Robert Wise, en passant par Kubrick, Stallone, Scorsese, Michael Mann et même Ron Howard s'en sont tous brillamment sortis à filmer ce sport, et à contredire sans arrêt que chaque Américain a droit à une seconde chance.

Ici, David O. Russell s'attaque à une histoire vraie ; celle d'un jeune boxeur qui n'arrive pas à décoller, à cause d'une mauvaise gestion de sa carrière et d'un frère, ancien boxeur, un tant soit peu envahissant. Cependant, dès sa rencontre avec Charlène, tout va changer...
Ce résumé pourrait, avec des guillemets, s'appliquer à une tonne de films de sports, mais ce qui différencie Fighter est qu'il est aussi, et avant tout, un film social mâtiné de boxe.

De plus, comme c'est une histoire vraie, O.Russell ne prend pas de gants avec son sujet, et montre à quel point être un grand sportif, et gérer les à-côtés (copine, frère, mère, sponsors...) peut être envahissant et nuisible à ses performances. De plus, c'est bien filmé, avec un dispositif pouvant faire rappeler Raging Bull dans les scènes de boxe, et n'oublions pas le montage son très réussi, qui n'emploie pas un thème vibrant à la Eye of the tiger pour sortir des groupes comme Pixies ou Aerosmith, ça n'est pas rien.

Côté acteurs, on a un quatuor exceptionnel, que ce soit un Mark Wahlberg transformé, un Christian Bale une fois de plus méconnaissable (bien qu'il semble en faire beaucoup sur l'accent), une Amy Adams plus fougueuse que jamais dans un rôle vraiment adulte, et la formidable Melissa Leo, mère à la fois protectrice et chien de garde de son fiston chéri.

Au final, le film ne révolutionne rien, car il emprunte un final très attendu où les sirènes de Rocky semblent résonner et venir à la rescousse de la corde sensible, j'ai bien marché à l'histoire, et au côté social plus important qu'il n'y parait.