Malgré les clichés sur la banlieue qui sont présents, ce film est incroyable. Andrea Arnolds a réussi à s'immiscer dans la peau du personnage, à filmer ses malaises, sa grâce, sa liberté et ses limites. A pénétrer dans l'aquarium (fish tank) dans lequel se trouve Mia. A travers le son: il n'y a pas de musique en off, qui influencerait les émotions, mais seulement ce qu'elle entend elle.
Et à travers l'image, où la réalisatrice ne cherche pas à dresser le portrait d'une héroïne avec tout ce qu'on attend d'elle, mais filme ce que Mia observe du monde, ou bien observe Mia.
Comme dans Red road, il y a ces instants où au milieu du bitume s'insèrent des animaux, incarnant la liberté (le cheval dans Fish tank).
La tension est superbement menée à la fin, avec ce comportement adolescent, où Mia traverse la colère, la vengeance, la peur puis la culpabilité.
La danse est un élément du film qui importe moins qu'à ce qui paraît: Mia y trouve refuge mais elle ne danse pas de ouf, et se retrouve dans un casting pour danseuses érotiques un peu glauque, ça contrebalance bien avec tous ces films sur "l'art qui te sauve la vie".