Fitzcarraldo est un film qui a le sens de la démesure. Tout y est gigantesque ou minuscule. Cet opéra au début, les personnages en intérieurs, les arbres abattus, la largeur des fleuves, etc. Même au niveau technique, cadres très larges, panoramiques vers le haut pour retranscrire la folie de l’objectif de Fitzcarraldo. La confrontation des éléments de la nature sauvage et la tentative d’introduction de civilisation occidentale, la forêt contre les routes artificielles, les tamtams contre l’opéra, musique spectaculaire s’il en est, accentuent la folle volonté de l’homme. Une formidable poésie épique, une bataille de l’homme contre la nature-dieu pour l’art, dans laquelle les deux camps sortent éméchés, mais vainqueurs.