Avec Flic ou voyou, Belmondo entame la partie la plus commerciale de sa carrière, celle où il sera plus Bébel que jamais, ses films portant une signature reconnaissable entre mille, notamment sur ses affiches. Après avoir alterné, dans les années 70, les polars sérieux de Verneuil (Le Casse, Peur sur la ville et Le Corps de mon ennemi) et les pures comédies plus ou moins heureuses (Le Magnifique, L'Incorrigible et L'Animal), il opte pour les policiers décontractés. Au menu, une intrigue policière donc, des dialogues amusants et quelques cascades pour emballer le tout.


A tout point de vue, Flic ou voyou est, à mon sens, le film de cette période qui parvient au meilleur équilibre. L'intrigue policière est poisseuse et met en scène de formidables ripoux, les dialogues sont aux petits oignons, les situations ne sont jamais grotesques, les cascades ne polluent pas l'histoire et le ton est toujours juste. Avec un casting parfait réunissant quelques bons copains de Bébel, Flic ou voyou carbure au super.


Flic ou voyou, c'est également la rencontre entre Georges Lautner et Jean-Paul Belmondo. A cette époque, Lautner n'a plus d'acteur (ou d'actrice) fétiche et la qualité de ses films s'en ressent (si on excepte Mort d'un pourri où il n'avait jamais été aussi sérieux). Jean Vautrin au scénario, Michel Audiard aux dialogues, Philippe Sarde à la musique complètent cette nouvelle équipe. Le début du film annonce la couleur avec la promesse d'un policier tendu, une superbe partition et l'arrivée en scène de Bébel en Catherham qui donne un ton plus léger.


La réussite de Flic ou voyou est exactement là, dans cette capacité à dérouler une intrigue noire et embrouillée à souhait au début en y mêlant les dialogues percutants d'Audiard et la gouaille d'un Bébel qui, derrière son sourire blagueur, joue les justiciers avec un insigne. Au fil du film, l'intrigue s'éclaircit, met à jour les intentions des uns et des autres et se résout avec panache. Les acteurs sont tous parfaits, les rebondissements alertes et les répliques savoureuses.


Grand admirateur de Bébel qui était l'idole de ma jeunesse, j'ai longtemps craint d'avoir surestimé ce film. A la revoyure, je lui trouve les mêmes qualités. C'est un véritable polar de distraction, à la fois noir et amusant. On regrettera que la même équipe se plantera totalement l'année suivante avec Le Guignolo en voulant rejouer la même partition (mais l'intrigue d'espionnage ne tient pas la route face à un ton ouvertement trop farfelu). Ce sera mieux avec Le Professionnel même si, pour le coup, le sérieux de l'histoire laisse peu d'espace à l'humour. Autrement dit, dans cette trilogie, c'est incontestablement Flic ou voyou qui remporte haut la main la palme.

Play-It-Again-Seb
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Jean-Paul Belmondo, Une vie en 100 films et Quand Jean Mascii s'affiche

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le 27 janv. 2021

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PIAS

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