Tire sur le manche, je bois un coup !
Après dix ans de films en CGI, Robert Zemeckis revient au cinéma dit traditionnel par la petite porte, avec une histoire qui a tout pour être fascinante au départ.
J'ai déjà pris l'avion plusieurs fois, et j'ai quand même une peur panique quand je suis à l'intérieur, avec la crainte de l'accident, le confinement, et tout ça... La première demi-heure est pas loin d'être ce que j'ai vu de plus tétanisant au cinéma depuis longtemps, car on assiste à l'accident en plein vol d'un avion, que le pilote (joué par Denzel Washington) réussit à faire poser en le maintenant à l'envers ! Rien que ça, je me dis que le film part sur de très bon rails, et que j'avais déjà perdu 1 kg en voyant cette scène, très bien filmée qui est.
Mais Flight n'est pas vraiment un film spectaculaire, c'est l'histoire d'un homme dont on dit qu'il va être un héros aux yeux de tous, mais dont son passé d'alcoolique va faire surface, et entacher sa belle image...
Le problème de Flight, c'est que je vois les ficelles du drame se ficeler trop bien, et que le chemin y est très attendu, jusqu'à une scène de rédemption consternante de niaiserie.
Denzel Washington, que j'aime bien, en fait beaucoup trop en pilote héroïque porté sur la bouteille, accumulant les scènes à Oscar où il boit comme un trou. Pour ça, c'est réussi, car il a eu une nomination pour ce rôle. Je suis très content de voir Kelly Reilly de retour mais elle aussi en fait trop car si elle ne boit pas, elle se drogue, et fait donc miroir à la descente aux enfers du personnage joué par Washington. Il y a aussi Don Cheadle, qui joue l'avocat, car oui, le film se finit par un procès sur la présumée culpabilité du pilote, et John Goodman en bon pote qui a l'air de s'être échappé de Big Lebowsky.
Si vous avez une carte illimitée, allez voir le film juste pour sa première demi-heure, qui prouve que Robert Zemeckis n'a rien perdu en termes de mise en scène. Pour le reste, c'est du balisé de A à Z.