Jodie Foster excelle dans ce film qui enchaîne des bonnes mais aussi de très mauvaises scènes...
En dépit du talent de Jodie Foster, qui n'a manifestement plus rien à prouver au public, "Flight Plan" enchaîne les transitions entre des scènes qui fonctionnent vraiment bien et d'autres qui frisent le ridicule, pour au final s'écraser plus bas que le sol.
"Flight Plan" fait partie de ces films qui présentent à la fois de très beaux instants de cinéma et aussi des très médiocres. S'il est une chose à retenir de ce film, c'est bel et bien l'interprétation que Jodie Foster apporte à son personnage de Kyle, femme qui vient de perdre son mari et qui, en prennant l'avion, s'apperçoit que sa fille a disparu et tente le tout pour le tout pour la retrouver. Tous les bons moments de "Flight Plan" sont dus à la présence de Jodie Foster, qui incarne à merveille cette femme forte qui, malgré les bouleversements qui lui tombent dessus, continue à lutter pour retrouver son enfant. Son jeu est rendu d'autant meilleur à travers les interactions qu'elle a avec les autres membres de l'équipage, à commencer par Sean Bean, qui tient le rôle du pilote de l'avion. A certain moments, le spectateur en vient même à douter sur l'état de Kyle : est-elle vraiment folle et sa fille n'a-t-elle jamais existé comme l'équipage le suppose, ou bien dit-elle vrai ? Il y a donc pas mal de scènes dans "Flight Plan" qui marchent très bien.
Aussi, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce film qui se déroule presque entièrement dans un avion est assez dynamique et se laisse regarder facilement, un exploit que l'ont doit notamment à la grande diversité d'angles de prises de vues dans l'avion. A certains moments, on pourrait même croire que Robert Schwentke s'est inspiré des techniques de prises de vues utilisées par David Fincher dans "Panic Room", avec la même Jodie Foster. En soi, les deux films présentent beaucoup de similitudes. D'abord pour cette caméra qui bouge aisément d'un étage à l'autre de l'avion (ou de la maison dans "Panic Room") à travers un mouvement fluide qui transcende la réalité, ensuite pour le rôle que tient Jodie Foster, à savoir celui d'une mère qui se doit de retrouver (ou plutôt protéger dans "Panic Room") son enfant qui est bien entendu en danger. Même le compositeur, James Horner, est le même pour les deux films et, dans l'un comme dans l'autre, il commence sa partition par des thèmes qui expriment l'immensité insoupçonnée des lieux, soit l'avion pour "Flight Plan" et la maison pour "Panic Room".
Maintenant, si "Flight Plan" réussit son décollage, il se crashe avec un final trop prévisible, cliché, manquant sérieusement d'originalité et, qui plus est, totalement inapproprié suite à tous ce qu'il vient de se passer. Si une grande partie du film se montre très psychologique et nous interroge sur l'état mental de Jodie Foster et les réactions des membres présents dans l'avion, le film s'achève avec une bête histoire de terroristes qui ont manigancé un plan farfelu pour parvenir à leurs fins et ne pas attirer l'attention sur eux, de quoi alimenter les séquences finales d'un peu d'action. Pouf, paf, boum, on s'est moqué de vous depuis le début.
Aussi, beaucoup de scènes manquent totalement de crédibilité. Comment expliquer qu'une simple femme – même si son travail est de construire des avions – est capable de voyager dans tout l'avion, y compris la soute à bagage et autres espaces interdits du public, délibérément et sans que personne ne s'en rende compte ? Si c'était aussi simple, les vrais terroristes auraient nettement moins de souci à se faire. Sans compter évidemment la motivation des méchants du film, qui vraisemblablement lisent trop de romans tirés par les cheveux pour mettre au point un plan aussi farfelu. Non. Décidémment, il y a beaucoup trop d'éléments dans "Flight Plan" qui sonnent faux. On félicitera encore une fois le talent de Jodie Foster, qui n'a manifestement plus rien à prouver aux spectateurs, mais on passera le reste de l'inventaire de tout ce qui marche, à peu près ou pas du tout dans le film.