Sous ses dehors de comédie lourdingue et rock n'roll, Frank pose une question existentielle de premier ordre : est-ce qu'un artiste tourmenté était d'abord tourmenté et ça a fait de lui un artiste, ou bien l'exercice de l'art est-il en lui-même un tourment ?
Les Soronprfbs sont tous des névropathes, si peu en phase avec la société qu'ils passent un an reclus au fin fond de l'Irlande pour répéter et enregistrer un album de rock progressif... Tous ? Non ! Un petit clavieriste tente de conserver sa santé mentale tout en aspirant à se hisser à leur niveau de folie. C'est pour la musique, vous comprenez...
A l'image de son héros, le film oscille entre talent et excès d'entraves conventionnelles qui l'empêche de décoller vraiment. Trop souvent il remet en question son propre fonctionnement ( "Mais comment il mange ? Comment il prend sa douche ?" etc... ) mais Frank reste une curiosité très plaisante, offrant un son comme on en attendait plus depuis Captain Beefheart.