Malheureusement, le seul bon point du film est surtout l'utilisation de la pâte à modeler et d'un relatif stop motion. Le problème de ce remake de Frankenweenie (bien que je trouve l'original trop "fauché" et "expérimental"), c'est qu'il est trop "hollywoodisé", trop "standardisé", tout simplement peu original et en dessous des originalités dont nous avait gâté autrefois Tim Burton par le passé.
Le speech de départ est très bien (un enfant veut ressusciter son chien), mais c'est le reste qui ne va pas :
- Les personnages secondaires sont beaucoup plus intéressants que le héros (pourquoi ne pas faire un film sur "Igor" ou sur le jeune Japonais créateur de kaijus ?)
- On passe d'un discours qui promouvoit la science, la curiosité, et le progrès, à une dénonciation de la science par certains persos scientifiques, voire par Burton lui-même - à cause de la scène dont je vais parler ci-dessous (attention, spoiler) :
Quand les autres enfants voient que Frankenweenie est un bon (mort-)vivant, ils décident, par curiosité scientifique et enfantine, de faire leurs propres créatures. Sauf que eux, quand ils si mettent et parce qu'ils ne sont pas les héros, créent de dangereux monstres géants ou Godzillas sans le faire exprès et juste par la puissance de la foudre.
Ce qui est un contresens pour moi : un adulte leur avait dit de ne pas se laisser dicter leurs expériences par l'obscurantisme et d'être curieux. Mais on dirait que Tim Burton, voulant respecter le côté tout public américain, a décidé dans un second temps de se moquer de ses propres créations et de les blâmer, les présentant comme des fous jouant à Dieu... ou au sadique Vincent (Price) comme dans le court-métrage du même nom.
C'est aussi pour cela que je pense que Burton n'aurait pas dû se séparer d'Henri Selick ; ils étaient complémentaires depuis L'Étrange Noël de Monsieur Jack. Depuis les années 2000, leurs oeuvres respectives souffrent de la comparaison (Selick réussissant Coraline grâce à ça). Ceci rajoute à l'horrible constant que je me suis fait : Tim Burton s'est renié lui-même, pour correspondre aux "standards d'Hollywood" et est devenu ainsi sans intérêt, gâchant sa créativité, n'ayant même plus l'imagination et la curiosité du petit garçon voulant réanimer son petit chien.
Ou peut-être avait-il peur de devenir Vincent le tortionnaire de chien. Ce qui reste triste, car on a l'impression que l'âme de Burton ne s'envolera jamais plus...
(Edit) Bon après, je suis un peu mauvaise langue. J'ai bien aimé Charlie et la Chocolaterie et Dark Shadows.