Grand fan de Tim Burton, j’attendais avec une certaine impatience l’arrivée de son nouveau film d’animation, ayant été déçu par ses deux derniers films, Alice et Dark Shadows, pas très personnels à mon goût, se laissant regarder, mais sans plus. Je décide donc, pour Halloween (coïncidence la plus totale en plus), d’aller le voir au cinéma avec des amis.
Frankenweenie, pour situer un peu, a été un court métrage du même Burton, réalisé aussi pour Disney dans les années 1980, avec de vrais acteurs pour le coup. A l’époque, Disney n’avait pas voulu en faire un long métrage d’animation. Il a donc fallu attendre 30 ans pour que Disney change d’avis, avec ici un film en stop-motion, toujours utilisée chez Burton pour l’animation (L’étrange Nöel de Mr Jack [réalisé par Henri Selick], Noces Funèbres).
Le film est tourné en 3D, et c’est pour une fois une grande réussite, confirmant mon idée que la 3D n’est majoritairement réussie que dans l’animation. On retrouve l’histoire du jeune Victor Frankenstein et de son chien, Sparky, qui est son seul et véritable ami. Notre jeune solitaire est entouré d’amis tous aussi étranges les uns que les autres, tous motivés par le concours de science organisé par le nouveau professeur de sciences de l’école, qui vont s’engager dans une lutte sans merci. Lui a l’idée de faire ressusciter son chien, ce qui lui cause des ennuis lorsque la nouvelle se répand, chaque enfant voulant reprendre son projet pour le concours. Mais en copiant Victor, ses camarades créent une situation quasi-apocalyptique, leurs expériences ayant mal tourné. Sparky et son maître réussissent finalement à résoudre le problème, à mon goût peut-être un peu vite … Il eût été drôle de laisser filer un peu les évènements … (mon côté glauque ça)
Après un démarrage qui plante le décor, très Disney, on passe chez Burton quand Victor se transforme en Frankenstein. Il nous ressussite autant le chien que Burton, et on est ravi de le retrouver à ce niveau. D’ailleurs, tous les codes burtoniens sont présents, autant dans le comportement des personnages que dans l’ambiance du film, à la fois très drôle, et très sombre par moments, remplie d’humour noir. Malgré une certaine originalité dans l’histoire, à la différence d’un Dark Shadows sans vraie surprise, on ne compte pas les clins d’œil à d’autres films, qu’ils soient de Burton ou non. On peut citer Batman, Godzilla, Les Gremlins, Sleepy Hollow, Edward aux mains d’argent … Tout ça sans que la qualité du film soit diminuée.
Le thème musical composé par l’éternel Danny Elfman est lui aussi succulent, là aussi largement emprunté au thème de Batman, notamment dans certaines scènes « clins d’œil ». Il accompagne encore un fois très bien le film, mais même quand le film est mauvais, Elfman arrive à faire des miracles avec sa musique. Il est résolument un des meilleurs, au même niveau qu’Hans Zimmer, John Williams voire Ennio Morricone (même si là, je touche au mythe).
Un bon Burton donc, pas le meilleur bien-sûr, qui peut nous laisser optimistes pour la suite de la carrière du natif de Burbank. On peut regretter un fin un peu prévisible, mais n’oublions pas que ce film d’animation reste avant-tout un Burton, donc estampillé « happy-end ». A lui de nous confirmer l’accalmie, qui j’espère ne restera pas passagère.
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