Voici un film qui commence de manière très légère et va progressivement avancer vers le drame et l'acceptation d'une certaine chose.
La mort est omniprésente du film ou du moins l'approche de l'inévitable. Frankie (Isabelle Huppert) se sait condamnée et petit à petit, le spectateur finit par le comprendre par divers signes. Mais cet aspect n'est pas amené au forceps. Le film aurait pu partir dans le pathos le plus total et pourtant Ira Sachs va vers une légèreté salutaire, parlant de cet inévitable de manière mélancolique. Frankie continue sa vie malgré la maladie et c'est ce qui fait toute la beauté du film.
Le film parle ainsi de ça avec la principale intéressée ou ses proches, là pour un rassemblement général. Des vacances qui n'en sont pas tellement, tant les petits tracas se rajoutent à la fête (la belle-fille qui s'apprête à divorcer, les frustrations du fils et de son père).
Mais le tout est rattrapé par la vision apaisante du Portugal, décor où déambule les personnages, se perdent et se retrouvent sous la pluie, dans la brume ou devant un magnifique coucher de soleil. La galerie d'acteurs aide aussi à l'appréciation. Parmi eux, Isabelle Huppert et Brendan Gleeson sortent du lot. Elle en jouant de son cliché habituel de la star distante, lui en grand bonhomme essayant de profiter jusqu'au bout.