Interminable deuil
Avant tout mitigé, perplexe et pas entièrement convaincu, me voici un peu embarrassé face à ce dernier projet de François Ozon, qui, osons le dire, n'est pas totalement clair et fait du sur-place...
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le 8 sept. 2016
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FRANTZ (13,8) (François Ozon, FRA, 2016, 114min)
Ce mélodrame austère et classieux nous conte l’histoire d’Anna qui au lendemain de la guerre 14-18 se rend quotidiennement sur la tombe de son fiancé, Frantz, tombé au front en France. Lorsqu’un jour un jeune homme mystérieux vient également fleurir et se recueillir sur la même tombe sans qu’Anna ne sache qui est cet inconnu. L’éclectique réalisateur François Ozon s’inspire d’un roman allemand déjà adapté au cinéma par Ernest Lubitsch dans « L’homme que j’ai tué » (1932) pour nous livrer un exercice de style beaucoup plus classique qu’à l’accoutumée. La magnifique mise en scène utilise l’écrin du noir et blanc dans un sépia somptueux pour illustrer judicieusement la perte de l’être cher et l’état d’esprit de l’après-guerre du côté allemand puis du côté français en fin de film. François Ozon incise aussi avec brio quelques palettes en couleurs dans les moments qui redonnent un peu de vie à ces deux pays dévastés et où la haine réciproque prévaut, il démontre également une grande maîtrise du cadre (qu’il filme lui-même…) et décline son script de manière très élégante. Ce ravissement formel sert une intrigue où l’absence du héros (dont le film porte le titre) est la colonne vertébrale d’une narration qui s’appuie sur ce mystère. Avec soin l’auteur développe une intrigue à double tiroirs convoquant le « Vertigo » d’Hitchcock et multiple références au cinéma de Fassbinder et Lubitsch pour parsemé le film de rebondissements. La première partie captivante engendre malheureusement une dernière partie de long métrage plus programmatique avec un mécanisme devenant un peu trop laborieux. Et ce long métrage romanesque à connotation universelle où le jeu de miroirs entre les deux pays s’avèrent réussi, manque malheureusement d’ampleur, d’un peu de souffle et d’émotion à l’intérieur de cette mise en scène parfois trop distanciée, malgré la superbe photographie soignée et la musique adéquate pour apporter le lyrisme attendu. Une tragédie qui s’appuie essentiellement sur le duo interprété par l’admirable révélation Paula Beer, évidente dans ce rôle tout en nuances de fragilités, de beauté classique et d’émotions contenues et par Pierre Niney dont l’emphase dans le jeu semble un peu surfaite et inégale, ne parvenant pas toujours à convaincre dans certaines situations délicates. Venez confronter votre éthique et savoir si le mensonge peut être bénéfique comme le questionne « Frantz ». Séduisant, candide, cohérent, théorique et beau.
Créée
le 21 sept. 2016
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Si l'on devait ajouter une couleur à la palette de François Ozon, une teinte qu'on ne lui connaît pas, ce serait celle de la subtilité ou du moins de la sensibilité. Le ton qu'il adopte dans Frantz...
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le 7 sept. 2016
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Difficile de parler de Frantz et de porter un avis sur le film sans déflorer les tenants et aboutissants de son intrigue. Oh, rien de renversant, pas de twist de la muerte en vue. Non, rassurez-vous...
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