Free Guy est en tous points mignon et attachant. La première chose qu’il fallait anticiper, et ça se voyait déjà aux bandes annonces, c’est de ne pas prendre le film pour ce qu’il n’est pas, à savoir un film profond, qui pose des questions existentielles et qui soit plus dramatique qu’un simple blockbuster grand public, entre autre il ne fallait pas le prendre pour l’hybridation d’un Ready Player One et d’un Truman Show. C’est un film qui respire le blockbuster puant s’amusant à faire des blagues, cousu de fils blancs fait pour satisfaire le grand public. Et oui c’est vrai que Free Guy est tout ça, mais par moments il suffit d’avaler la pilule et de prendre son pied car le dernier film de Shawn Levy, c’est fait avec la meilleure des volonté, ça a de la ressource, ça s’amuse et ça nous amuse. Logique, ça nous provient d’un réalisateur capable, pas le dernier des tacherons. Quelque part c’est en toute modestie un film gentillet cherchant uniquement à nous détendre. À nous faire passer un bon moment et nous emporter avec lui pendant à peu près deux heures.
Et de ce point de vue là, je trouve le film inattaquable. C’est vraiment bien fait, on a certains plans longs pour nous immerger dans l’action qui sont vraiment impressionnants même s’ils sont entièrement numériques. On a des plans amusants et parasites qui viennent s’immiscer dans la mise en scène comme ces plans débullés dans une scène troublante. On a une mise en scène qui joue donc beaucoup avec le scénario, d’un ludisme et d’un académisme certains mais toujours efficace. J’en veux pour preuve de vrais moments de frissons devant un spectacle par instants épique et émouvant. Free Guy arrive à communiquer et à nous faire ressentir des choses, car il est sincère. Le blockbuster puant a derrière et contre toutes attentes un bon fond. Dès lors, l’histoire qu’on nous présente s’empare de notre investissement, on suit ce voyage du héros avec intérêt et on ne décroche jamais grâce à un rythme parfaitement dosé. Un virage/reboot à la moitié du film s’avère stimulant dans bien des aspects, idéal pour relancer le film, lui donner un nouveau souffle, plus de dramaturgie et plus d’ampleur. Free Guy regorge de ressources pour nous proposer un grand spectacle pas dénué d’intérêts, divertissant. Couplé avec des CGI vraiment bons même si pas toujours égaux, cette quête nous happe, cette lutte nous prend, porté par des personnages touchants et surtout bien interprétés, le tout délivré avec quelques touches d’humours sympathiques jusqu’à la grosse blague qui pousse la référence au génial ridicule, convoquant par la même occasion des leitmotivs assassins…c’est pour me tuer !
Propos un peu bête et plutôt ironique quand on voit la pompe à fric que rêve d’être Free Guy mais l’autre discours se révèle dans l’émancipation du personnage principal, devenu un être libre, un titre joliment trouvé d’autant plus qu’il revêt de multiples formes, c’est aussi simplement le gars de Free City. Ouais aller bref, Free Guy c’est aussi l’illustration d’un rêve, d’une utopie. Arriverons nous à créer des intelligences artificielles douées d’émotions dans un jeu vidéo ? Comme le film, cette projection est en tout cas alléchante.
Donc ouais, Free Guy est certainement gentiment hypocrite, mais ça qui ne l’avait pas déjà remarqué ? Prenez le film pour ce qu’il est et tout ce passera bien. Alors oui, c’est sûr qu’un Free Guy profond aurait été tout aussi intéressant, mais ce sera pour une autre fois.
On passera sur l’aspect caricatural du film dans son rapport aux g@m3rs et on retiendra surtout les caméos charmants des youtubers et streamers anglophones, de Channing Tatum et bien évidemment de Chris Evans.