Je n'ai pas lu la BD, donc je ne peux pas juger, mais ce n'est pas un chef d'oeuvre.
Ce film retrace les meurtres de six prostituées par Jack l'éventreur, vus à travers les yeux de l'enquêteur Frederick Abberline (Johnny Depp). Qui a bien sûr une romance avec une des ladies, Mary Jane Kelly (ah, Heather...).
C'est donc une plongée dans le Londres, ou plutôt dans l'East End (quartier des docks, plus particulièrement White Chapel) de la fin du XIXe. Caniveaux sales, vieillards croupissants, putes dessalées, flics un peu pourris, et bien sûr accent cockney. Les meurtres sont sordides, mais un sordide aseptisé. Il aurait fallu un Fincher pour faire un truc bien. De même, la reconstitution de Londres, si vantée, n'a rien d'exceptionnel : j'ai l'impression d'entendre le clap qui dit à ces gars en casquette d'arpentée les rues de brique encombrées de fog.
Visuellement, ce n'est pas dégueu, pourtant : les rêveries d'opium d'Abberline, avec leur fumée, leur fond vert sur lequel se détache la stature mystérieuse de l'assassin, c'est très classique, mais ça marche bien. J'aime bien aussi le jeu des lumières dans la scène de l'ultime offrance à Charon.
Mais le point le plus faible est celui qui devait être le principal argument du film : le scénario.
Attention, alerte au spoil.
Pour faire simple, le prince héritier est atteint de siphyllis. Le médecin royal décide de punir la pute coupable en utilisant des symboles maçonniques. Il frappe parmi les principales suspectes. Il finit désavoué par Elizabeth et ses copains maçons. Il finit dans un asile, et Abberline, faute d'avoir pu protéger sa bien-aimée, se suicide à l'opium.
J'imagine que la BD est bien plus riche. Franchement, les histoires de maçon, ça me saoûle grave.
+ Et dire qu'il y a un con sur internet qui m'a assuré que ce film était le pinacle de la carrière d'acteur de Depp... Y'a des fois il vaut mieux se taire. Ou regarder "Las Vegas parano".