Donc voilà, après avoir vu Babylon A.D. je me lance à regarder ce documentaire qui alléchait bien plus que le film.

J'avais comparé, dans ma critique sur Babylon A.D., Kassovitz avec Luc Besson, leurs débuts sont plutôt similaires au niveau du but recherché dans les films en tout cas. Les deux semblaient décidés à se tourner vers un cinéma plus commercial, ce dont je n'ai rien contre, mais s'éloignant de ce que j'imagine être leur volonté de jeunesse - faire des films nouveaux et avec leur signature. Quand je repense à Besson où pour moi tout se perd après le Cinquième Elément, j'avais peur en voyant Babylon AD que ce soit aussi le cas pour Kassovitz.

Kassovitz choisi François-Régis Jeanne pour réaliser ce making of. Ce nom ne me disant rien je me suis renseigné. Il avait déjà fait le making of pour les Rivières Pourpres, du même réalisateur et également avait réalisé Qui veut la peau d'Olivier Marchal, making of sur 36, quai des Orfèvres. Donc le gars habitué à venir sur des plateaux à problèmes... Etait-ce voulu par Kassovitz qui sentait déjà le résultat ? Non, je suis sûr du contraire. Il devait simplement sentir que ce tournage serait complexe et prise de tête mais il y croyait.

Quand je vois Mathieu Kassovitz sur son plateau je m'éloigne de l'idée et du rapprochement que j'avais peur de faire avec Besson finalement. Kassovitz semble toujours être un artisan, il cherche à faire de son mieux, à innover et rester ouvert à la création. Il ne fait pas ce film pour faire du pognon, pas comme pour Gothika où il a justement avoué l'avoir fait pour avoir les moyens de réaliser Babylon A.D.
On sent que Kassovitz y tient, il en veut, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Pourquoi tout se passe comme dans un film de Terry Gilliam, en gros mal, une descente aux enfers durant un tournage.

Ce qui est vraiment dommage c'est d'expliquer très peu qui y est qui sur le plateau, j'aurais préféré qu'on cherche un peu plus sur les problèmes et de les expliquer. On voit plein de gens, ça se passe mal oui okay... Mais qui nous parle ?
On ne sait rien sur le plan de travail prévu, on ne voit pas d'applications directes. Pourquoi ne pas avoir interviewer les assureurs ? Vin Diesel ? Son cascadeur ? Le reste des gens ? Ca manque sacrément de couilles, franchement. C'est un énorme défaut dans ce documentaire, au fond on apprend que peu.

Autre chose, vous avez compris ce que voulez vraiment faire Kassovitz ? Vous l'imaginez ? Moi pas. Je comprends qu'il ait du mal à en parler. Mais avec Lost in la Mancha j'imagine à fond à quoi le film aurait ressemblé, un minimum du moins, surement en surévaluant la chose. Cela dit Kassovitz n'a pas l'habitude de Gilliam des problèmes et j'espère vraiment pour lui que cette habitude n'aura jamais raison d'être.
cinewater
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le 27 nov. 2011

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