La guerre en trois volets.
La préparation, l'errance, le merdier.
Ce qui est épatant dans ce film, c'est son rythme en flux tendu, comme un long assaut en plusieurs mouvements stratégiques.
On pourrait s'extasier sans fin sur l'idée géniale de casting avec le véritable ancien instructeur des armées en roue libre, épuisant, vulgairissime, impitoyable, tel un avant-goût de l'ennemi.
On ne fait pas de guerre sans casser des mecs, et attention au retour de bâton : la scène de "désillusion forcenée" dans les toilettes est un modèle de mise en scène, d'une tension extrême, un contrepied figé de lames de fonds internes.
Puis, assez tard, vient la guerre proprement dite, et à nouveau Kubrick navigue tranquillement dans le génie. Génie technique, génie d'écriture, génie de subtilité (voir l'explication de la dualité des symboles sur le casque de Guignol, face au charnier recouvert de chaux). Et Kubrick s'amuse, s'étonne, comme lorsqu'une une équipe de tournage incongrue débarque en formation serrée dans la bataille, tous courbés comme une processions d'insectes au mauvais endroit. La musique est encore un grand cru, des petits moments de composition originale au choix impeccable des chansons d'époque.
A l'instar de ceux de la première partie , les dialogues "primesautiers" (au moins) pullulent, dans des situations malpropres, ou plutôt propres au conflit et à la jeunesse fanatisée gerbée sur les terres lointaines.
Puis vient la troisième partie, sans doute la plus intense, la guerre réduite à son essence de terreur, de sadisme. Une situation-paradigme au suspense de haute-volée, à la conclusion fatale, au twist invraisemblable qui malheureusement ne surprend plus personne.
Tout est dit.
Oneiro
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le 1 févr. 2013

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Oneiro

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