Les jeux de société ont la côte, surtout lorsqu'ils sont grandeur nature. En témoignent les murder party et escape game où les joueurs incarnent leurs personnages et doivent -au choix- démasquer le tueur parmi eux ou s'évader de prison dans un laps de temps limité (souvenir perso d'un magnifique échec de groupe). Game Night surfe sur cette mode et propulse Monsieur et Madame tout le monde dans une de ces soirées où l'on joue pour de faux à la réalité, sauf qu'en fait c'est pour de vrai. Dans cette confusion entretenue jusqu'au bout du bout, les pistolets en plastique tirent à balle réelle et les pseudos gangsters se cassent vraiment la gueule. Classique mélange réalité/fiction. Non sans être, à vrai dire, au départ assez alléchant. On suit plutôt avec plaisir les participants qui découvrent chacun à leur rythme que leur train-train quotidien est beaucoup plus bousculé qu'ils ne le pensent.

Principalement du comique de situation donc. Plus ou moins efficace selon les scènes, mais certaines valent franchement le détour ! Puis la situation devient répétition et le basculement vers le suspens auquel le spectateur aurait pu s'attendre n'aura pas lieu : le côté absurde l'emporte haut la main. Côté casting, les fans de séries vont être servis : Jason Bateman (Ozark), Kyle Chandler (le merveilleux Bloodline), Lamorne Morris (New Girl), Chelsea Peretti (Brooklyn Nine-Nine). Ils jouent bien, mais les personnages qu'ils incarnent sont caricaturaux : le simplet enchaîne les bimbos, le jaloux pique sa crise, le petit duo uni est si trognon qu'on ne peut que les envier (ou détester, c'est selon), le frère prodigue revient au bercail après plusieurs mois d'absence, sans oublier le mec bizarre forcément seul et misérable. Mais l'ensemble fonctionne plutôt bien.

Alors ok, c'est complètement tiré par les cheveux, les phénomènes amoureux ne sont pas très fins (ce qui ne les empêche pas d'avoir une certaine résonance), le scénario évite de justesse la surenchère... C'est une petite comédie qui s'en sort bien, tout simplement. Hasard des sorties cinématographiques, le même principe va être décliné quelques semaines après en version horreur, dans Action ou vérité. Comme quoi, les « game nights » n'ont peut-être pas fini de nous divertir.

Blan_dine
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le 24 août 2022

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