À la sortie du prometteur Radiostar en 2012, j'avais mis beaucoup d'espoir en Romain Levy, jeune auteur biberonné à l'humour apatowsien qui, à l'instar de cinéastes comme Justine Triet (Victoria) ou Igor Gotesman (Five), possédait cette capacité inespérée d'écrire des comédies à la fois populaires et de qualité. Cependant, je suis tombé de très haut à l'avant-première de son deuxième long-métrage, avec Kev Adams en tête d'affiche. Intitulée Gangsterdam, cette blague de mauvais goût semble en effet réunir les pires travers d'un certain cinéma comique français (Les nouvelles aventures d'Aladin entre autres).


Adams oblige, le film bénéficiera assurément d'un énorme succès auprès du grand public, ce qui n'est pas sans nous inquiéter, étant donné l'idéologie nauséabonde qu'essaye de nous vendre le scénario sous couvert d'une prétendue comédie d'action.


Disons-le franchement : Gangsterdam est une horreur, un cauchemar caractérisé par un humour des plus douteux, où homophobie banalisée, virilisme réac et culture du viol s'accumulent de manière éhontée. En 2017, faire de telles « blagues sur les pédés » et les « putes violables » dans ce genre de longs-métrages, c'est nul, c'est pas moderne, c'est insultant envers les minorités et, compte tenu du nombre de jeunes spectateurs qui se déplaceront en salles, cela en devient même carrément irresponsable (sauf si vous souhaitez que votre enfant apprenne à devenir un « vrai bonhomme », si possible blanc, hétéro et homophobe, avec juste ce qu'il faut de vulgarité et de misogynie pour prouver qu'il a bel et bien « des couilles »).


La forme, quant à elle, peine à rattraper le fond : Les acteurs, notamment ceux qui interprètent les méchants, sont calamiteux, les intrigues criminelles ne tiennent pas la route une seule seconde, les scènes d'action sont pitoyables et le film semble avoir été éclairé au téléphone portable tellement il est laid en termes de lumière... Rien à sauver là-dedans, si ce n'est une apparition sympathique de Patrick Timsit et une musique de Tangerine Dream qui fait plaisir à entendre, mais ce n'est évidemment pas assez pour rendre cette chose moins haïssable.


http://amaurycine.blogspot.com/2017/03/gangsterdam.html

Amaury-F
1
Écrit par

Créée

le 24 mars 2017

Critique lue 3.8K fois

27 j'aime

4 commentaires

Amaury F.

Écrit par

Critique lue 3.8K fois

27
4

D'autres avis sur Gangsterdam

Gangsterdam
Amaury-F
1

« ha ha MDR il est PD LOL »

À la sortie du prometteur Radiostar en 2012, j'avais mis beaucoup d'espoir en Romain Levy, jeune auteur biberonné à l'humour apatowsien qui, à l'instar de cinéastes comme Justine Triet (Victoria) ou...

le 24 mars 2017

27 j'aime

4

Gangsterdam
MassilNanouche
1

"Le viol cool"

On est d'accord, on la viole pas ? Non, non... Non on la viole ou non on la viole pas ? Non, non on la viole pas ! clin d’œil... Non, on la viole pas. ... Non, mais je parle du viol cool, le viol...

le 1 avr. 2017

20 j'aime

21

Gangsterdam
ServalReturns
3

#payetonpublic

Si l'on m'avait dit un jour que j'irais voir un film avec Kev Adams au ciné... Enfin, mettons tout de suite les choses au clair, si je suis allé voir Gangsterdam, ce n'est pas par amour pour ce...

le 10 avr. 2017

11 j'aime

1

Du même critique

Juste la fin du monde
Amaury-F
10

Une leçon de mise en scène

Objectivement, Juste la fin du monde est brillant à de nombreux niveaux. Quelle maîtrise, quelle inventivité ! Il n'y a pas à dire, tout semble chorégraphié au millimètre près. Pourtant, force est de...

le 17 sept. 2016

25 j'aime

1

Brice 3
Amaury-F
7

Du nawak jouissif et décomplexé

Alors que Brice de Nice premier du nom ne me laissais pas un excellent souvenir, le cinéaste James Huth et l'acteur oscarisé Jean Dujardin décident cette année de réanimer ce phénomène...

le 21 oct. 2016

23 j'aime

2

Toni Erdmann
Amaury-F
3

L'hallucination collective de Cannes

Alors, que vaut finalement cette « palme du public et de la presse » ? Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : J'ai du mal à m'en remettre tant ma consternation fut grande. On en ressort...

le 18 août 2016

18 j'aime

8