Etant donné qu'il était humainement impossible de faire pire que Ghost Rider premier du nom (un étron interstellaire qui a quand même cartonné au box-office mondial), on attendait cette suite avec impatience pour laver l'affront d'autant que la rencontre entre le duo de doux dingues Neveldine/Taylor et ce grand malade de Nicolas Cage augurait un spectacle über crétin mais hautement jouissif.

Ainsi, Ghost Rider 2 adopte la même approche décérébrée du comics que son prédécesseur, enterrant les espoirs de ceux qui espéraient une adaptation sérieuse, sombre et violente dans la lignée de The Crow. Cependant le duo de réalisateur derrière la série Hypertension (les abysses de la connerie sur pellicule mais dieu que c'est bon !) ont apporté leur folie furieuse et le sale esprit qui les caractérise même si PG-13 oblige, le métrage est loin d'être aussi trash que leurs précédents essais.
Ghost Rider 2 est donc une série B qui flirte régulièrement avec le Z pour le plus grand plaisir des cinéphiles déviants : un scénario anémique et mille fois vu, des dialogues risibles et surtout des acteurs en roue libre (Castor Troy, Stringer Bell et Highlander ont l'air de s'amuser comme des petits fous !)... l'ensemble s'avère très rigolo mais exige évidemment d'être pris au second degré pour être apprécié.
Les réalisateurs ont également réussis là où ce branquignole de Mark Steven Johnson avait piteusement échoué, en iconisant le personnage qui regagne ici son charisme mis à mal par les CGI et la mise en scène foireuse du premier opus : magnifié par les effets spéciaux et par la gestuel de Cage, le Rider a fier allure et ses apparitions constituent logiquement les meilleurs moments et donnent lieu à quelques passages impressionnants à l'image de cette scène où il transforme un engin de chantier en machine infernale.
L'énergie déployé par les auteurs (qui considèrent la réalisation comme un sport extrême : voir à ce titre l'hallucinant making-of pour comprendre à quel point ces types sont fous !) et leurs nombreuses idées visuelles vient transcender les morceaux de bravoures mais ne parvient pas à cacher un manque de moyen flagrant (75 millions de dollars, ce n'est rien pour un film de super-héro à l'heure actuelle...).
Le métrage ayant été amputé de la moitié de son budget en cours de production au profit du futur Spider-Man, la direction artistique est digne de celle d'un DTV avec Steven Seagal shooté dans la banlieue de Bratislava à base de décors industriels en ruine, de paysages vides, etc.
En outre, le manque de pognon oblige la production à limiter les apparitions du Rider créant ainsi de nombreux passages à vide et montrant les limites (le cabotinage de Cage et co, c'est marrant mais pas plus de 10 minutes) dans un film qui aurait gagné à durer 15 minutes de moins.

Au final, Ghost Rider 2 est ce qu'on attendait de lui : un divertissement mongoloïde souvent jouissif bien que limité. On regrettera cependant le manque de moyen et les quelques longueurs du métrage qui viennent confirmer que les blagues les plus courtes sont les meilleures...
Diego290288
5
Écrit par

Créée

le 17 févr. 2012

Critique lue 229 fois

Diego290288

Écrit par

Critique lue 229 fois

D'autres avis sur Ghost Rider : L'Esprit de vengeance

Ghost Rider : L'Esprit de vengeance
Amethyste
3

Magnifiquement ridicule.

Bon, que ça soit directement clair, je ne connais Ghost Rider que par les deux films. Je n'ai jamais lu ne serais-ce qu'une page du Marvel. Je ne suis même pas allé voir notre ami Wikipédia pour en...

le 18 févr. 2012

22 j'aime

15

Ghost Rider : L'Esprit de vengeance
Beartender
8

La vengeance du nanard

Si le premier Ghost Rider se prenait au sérieux, tout en étant d'un inintérêt profond, ce Ghost Rider : L'Esprit de vengeance est une merde totale et assumée. Les raccords sont immondes, les effets...

le 15 févr. 2012

21 j'aime

4

Du même critique

Jason Bourne
Diego290288
5

L'épisode de trop...

Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...

le 10 août 2016

39 j'aime

6

L'Interview qui tue !
Diego290288
6

THEY HATE US CUZ THEY AIN'T US !

On ne va pas revenir sur tout le cirque politico-médiatique engendré par The Interview car n'en déplaise aux naïfs qui y voient une violente charge politique et aux hipsters qui dénonceront une...

le 25 déc. 2014

36 j'aime

3

Ghost in the Shell
Diego290288
3

EMPTY SHELL

Il est très difficile pour moi d'être objectif concernant Ghost in The Shell sachant que les films de Mamoru Oshii et la formidable série Stand Alone Complex ont été de véritables traumatismes geek...

le 29 mars 2017

35 j'aime

2