Ghost in the Shell ou, GITS est à la base un manga de Masamune Shirow, adapté plus tard en 1995 par Mamomu Oshii, en film d'animation, lui donnant au passage une visibilité mondiale.
GITS est un chef d'oeuvre de l'animation japonaise, techniquement sublime et d'une profondeur thématique forte. L'histoire se déroule en 2029 dans un monde futuriste cyberpunk et nous fait suivre les aventures de Motoko Kusanagi, dite « major », et Batou, deux cyborgs appartenant à une unité spéciale du gouvernement (la section 9, anti-terroriste) qui essaient de capturer le pirate informatique le plus dangereux et insaisissable au monde, connu seulement sous le pseudonyme de Puppet master (« le marionnettiste »).


Cette traque se fait sur un fond de guerre des services avec la section 6, qui s'intéresse elle aussi au Puppet master dans le cadre d'un projet mystérieux, le « projet 2501 ».


Le film aborde des sujets comme le transhumanisme et interroge la nature de l'humain.


Autant dire que ce projet d'adaptation de du film culte par des américains, réalisé par Rupert Sanders, spécialisé dans la réalisation de publicités pour la télévision et réalisateur d'un seul long métrage, Blanche Neige et le chasseur, le film de 2012. On pouvait sans prendre trop de risques, nous dire que ça sentait le bon gros projet kamikaze comme on les aime, commande de Hollywood pour constater si ce genre de projet est viable à long terme est lancée la production d'adaptation d'animé culte, probable nouvel Eldorado. Coucou Akira, je n'espère pas à bientôt.


Est-ce que ça en valait bien la peine ?


Jolie coquille vide.


Visuellement, le travail est de bonne facture, on sent que l’équipe de production a eu vraiment à cœur de rendre hommage au film d'Oshii, la proportion de décors réels, de costumes et d'animatronics avec des images numériques, tiens la route, pour preuve, la scène d'ouverture qui reprend le fameux saut dans le vide du Major, et l'attaque qui suit, bien tournée et très efficace. Quelques idées visuelles font mouche et sont significative de sens, comme lorsque le Major "plonge" dans le ghost d'un cadavre, où elle réchappe de justesse à une tentative de hack par l'antagoniste. Scarlet Johansson est agripper et traîner vers le fond, par une multitude de corps noir vers le néant.
Reste qu'on a le sentiment que le long métrage de Sanders, tourne à vide, et n'arrive jamais à tenir la comparaison de son modèle. Les quelques scènes d'actions sont quasiment toutes reprises de l'original, parfois plan par plan, le saut, la course poursuite avec le fugitif, la plongée et surtout le combat contre le tank. Tout cela sans réel force de réalisation et de mise en scène, pour se démarquer et acquérir sa propre identité. Là où Ammoru Oshii instaure une ambiance lancinante, faite d’accélération de l'action et de longue plage de calme contemplative accompagnés par la musique de Kenji kawai, mon nectar.


La simplification du récit.


Autre point qui pose problème, cette version simplifie à l’extrême les thématiques et questionnement essentiels qui constitue GITS et qui font tout son intérêt. Voir même de changer complètement le paradigme de l'oeuvre. Le major s'interroge pour savoir QUI elle est, et non savoir CE qu'elle est, ce qui est complètement différent, la première problématique ne se fixe que sur un individu alors que la seconde est beaucoup plus vaste et interroge l'Humain dans son ensemble. Tput cela accompagnés de dialogue lourdingue à base de :



Citation Tu sais, ce n'est pas ton corps qui te définit.



Rabâché et rabâché tout au long du film, pour ne pas perdre le spectateur. Un peu plus de subtilité ne fait pas de mal dans la vie.
C'est regrettable d’être passé à coté de ce point essentielle.


Cette version 2017 est un film consensuelle, faite pour plaire au plus grand nombre, quitte à sacrifier son essence et dilué le propos original. Malgré tout je suis persuadé que les personnes ayant participer à la création de ce film on fait de leur mieux et qu'il aime profondément GITS. Un film qui ne manque pas de cœur, seulement d’âme.

Pierre_Manceau
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes attentes cinéma 2017. et Les MOUIF de 2017.

Créée

le 6 avr. 2017

Critique lue 387 fois

Critique lue 387 fois

D'autres avis sur Ghost in the Shell

Ghost in the Shell
T-rhymes
4

Il est où le Ghost ?

Ghost in The Shell.... Adaptation live des films d'animation Ghost in The Shell et Ghost in The Shell 2 Innocence, sortis respectivement en 1995 et 2004, . Eux même adaptés du manga culte de Masamune...

le 23 mars 2017

114 j'aime

26

Ghost in the Shell
Velvetman
6

Human being in The Shell

Le Ghost in The Shell de 1995 voyait le Major se poser une question : « Qu’est-ce que je suis ». La version hollywoodienne avec Scarlett Johansson en lead voit ce personnage mi humanoïde mi...

le 30 mars 2017

99 j'aime

4

Ghost in the Shell
Behind_the_Mask
7

Phantom Pain

Cher abonné, A travers ce modeste avis, j'aurais pu, après vous avoir dit que je m'étais rematé Ghost in the Shell, Innocence, Stand Alone Complex et Arise, me lancer dans un jeu des sept erreurs...

le 1 avr. 2017

91 j'aime

30

Du même critique

Hollow Knight
Pierre_Manceau
8

Black 1001 Sabbapattes

Hollow Knight est un Metroidvania, à savoir un jeu d'action aventure en 2D à tendance plate forme, ou le joueur va devoir explorer un monde, connectes en zones, la plupart du temps. L'exploration des...

le 6 mars 2017

2 j'aime

The Last of Us
Pierre_Manceau
8

Naughty Dog au Top du Top

LES PLUS : *Le plus beau jeu de la générations PS3/360 *La relation Ellie/Joel *Très bien écrit *Scénario mature et maîtrisé de bout en bout *Un cocktail action/infiltration/survie bien dosé *Des...

le 8 nov. 2014

2 j'aime

Avengers: Infinity War
Pierre_Manceau
6

Le Big Mac sans cornichonSpoilers.

Dix ans. Ça fait pratiquement dix ans que Marvel Studios s'est imposé dans le paysage cinématographique de divertissement, enchaînant les succès commerciaux, pas toujours critique, et dans le même...

le 26 avr. 2018

1 j'aime