Cela faisait donc 6 ans que je n'avais pas revu ce GITS, mais après l'avoir juste revu aujourd'hui à la suite du classique de 1995, je me dois de reconsidérer cette critique.

Je n'ai pas envie de me pencher sur la genèse de ce remake parce qu'à mes yeux, rien ne justifie son existence.


Passons directement en revue ce qui cloche à mes yeux:


  • la reprise de la création de Kusanagi, (enfin je veux dire Killian) est certes visuellement cool mais l'on y remarque le côté puritain des Ricains qui efface le côté organique de la Kusanagi de 1995 par cette redite totalement synthétique pour ne pas avoir à montré les tétons (Schumacher l'a pourtant fait par deux fois avec ses Batman en 95 et 97 et ce, dans des blockbusters issus de studio) alors à quoi bon reprendre cette séquence si c'est pour la ripoliner et y enlever son côté "création technologico-mystique du Mamoru Oshii magnifiquement illustrée par le Making of a Cyborg du génial Kenji Kawai ?

  • la majorité des scènes extérieures représentant la mégapole paraissent inachevées, au niveau des textures mais pire, ça cite visuellement plus Blade Runner que Ghost In The Shell, (surtout dans ses séquences nocturnes). car GITS 95 avait pris Hong Kong et Tokyo comme principale sources visuelles pour décrire New Port City, donnant évidemment un cachet 100% asiatique avec ses immeubles très haut constituant une jungle urbaine à la mseure d'une fourmilière géante (rappelant parfois la fameuse Walled City de Hong Kong), alors que GITS 17 réutilise des motifs visuels dérivés du Blade Runner de Scott où dominent les néons criards, mais le côté anxyogène en moins...

    • quelques scènes iconiques issues du métrage de 95 refont surface, mais semble juste être un maladroit fan-service (au hasard, la contreplongée entre les immeubles laissant apparaitre la silhouette d'un avion dans le ciel, complètement gratuite puisque aucune scène contemplative comme dans le Mamoru Oshii...) ou un hommage frustrant (la scène avec le SpiderTank, débarrassée de son sentiment d'inexorabilité mêlée de tristesse, via des panoramiques illustrées et par la pluie et par l'immense score de Kawai)...,

    • une Johansson (Cyber Juliet) qui se débrouille pastrop trop mal mais elle manque de subtilité dans son jeu et que dire de sa démarche d'homme rigide censée représentée celle d'un cyborg ?

    • dans l'anime, Kusanagi est féline dans ses déplacements et ne montre aucun signe de balai dans le cul comme la Scarlett, que je sache...

    • Pilou Asbæk (Batou) a un manque flagrant de charisme et parait plus accessoire qu'autre chose (sans parler de sa coiffure anti-naturelle ridicule),

    • Aramaki devient une sorte de bras vengeur (au contraire de son homologue de 95, qui est avant tout un homme de tête),

    • et surtout, surtout l'arc narratif principal du GITS 95 (soit le Puppet Master qui est une entité cybernétique qui veut se répandre tel un virus) est scindé en deux personnages: une part se trouve dans le perso de Kuze (le Cyber Roméo) et l'autre dans le bad guy chef d'entreprise (bonjour l'originalité!).

    On y perds donc cette fameuse entité désincarnée et artificielle qui tend à devenir un Nouvel Être, annonçant un Nouveau Monde...
    C'est fort regrettable !
    A la place, on a droit à une sorte de réincarnations de deux amoureux (Romeo & Juliet, donc) sur fond de questionnement de soi mais ça arrive à l'extrême fin et n'apporte rien de plus car pas du tout exploité.

    Mais surtout, ce GITS live ne ressemble finalement qu'à un actioner Ricain passe-partout, et ces ralentis de merde, on en parle?


  • L'action dans le film animé de Oshii sont sèches et brutales, sans affêteries aucunes mais chez Sanders, ça singe The Matrix (déjà largement surcôté et obsolète en 2017) avec Kus...Killian qui marche sur les murs, fait des pirouettes et la majorité de ces scènes sont toutes annihilées par ces foutus ralentis (surlignés ar un "TIUUUUUUNNN" totalement ringard)qui caviardent l'ensemble.

    Et que dire du fait que le couple Tomoko/ Hideo (soient deux Japonais tout ce qu'il y a de Japonais) soit réincarnées en Blancs caucasiens ? Ça n'est pas expliqué dans la diégèse du film, donc c'est un peu dur à avaler.

    Enfin, les coupes de cheveux sont toutes atroces car ce qui passe à l'aise en anime devient ridicule en live et même ce pauvre Beat Takeshi n'y échappe pas !

  • A côté de ça, il y a quand même quelques bonnes choses comme:


    • lorsque Killian traverse la baie vitrée avant d'abattre les GeishaBots et les sbires mi-hommes mi-molette,
    • les-dites GeishaBots qui deviennent des sortes d'araignées mécaniques,
    • un rythme général qui évite les temps morts (bien que les scènes contemplatives du GITS 95 auraient pu donner un meilleur cachet à l'ensemble) et enfin...

    Ben en fait, c'est tout.

    Même si le film n'est pas non plus le naufrageytotal auquel je m'attendais (Sanders maitrise souvent bien son cadre), la déception du changement narratif principal (Puppet Master), les scories citées en amont et le vilain happy-end final font de ce GITS live un remake inutile.

    Est-il nécessaire d'ajouter qu'il n'y a aucune portée philosophique dans ce film live, ni l'ambiance mélancolique du film de Mamoru Oshii ?


    Il est d'ailleurs à noter que la majorité des remakes d'animes sont ratés (Alita est une autre vilainie dans le genre, tout comme Dragonball Evolution et j'en passe.


    Et ce n'est pas le thème final maladroit citant le travail de Kawai qui arrangera le tout...

    Ça ravive donc les souvenirs de celui-ci et ça fait encore un peu plus de mal à cette relecture US fort dispensable...

    Créée

    le 15 nov. 2023

    Modifiée

    le 15 nov. 2023

    Critique lue 395 fois

    17 j'aime

    24 commentaires

    The Lizard King

    Écrit par

    Critique lue 395 fois

    17
    24

    D'autres avis sur Ghost in the Shell

    Ghost in the Shell
    T-rhymes
    4

    Il est où le Ghost ?

    Ghost in The Shell.... Adaptation live des films d'animation Ghost in The Shell et Ghost in The Shell 2 Innocence, sortis respectivement en 1995 et 2004, . Eux même adaptés du manga culte de Masamune...

    le 23 mars 2017

    114 j'aime

    26

    Ghost in the Shell
    Velvetman
    6

    Human being in The Shell

    Le Ghost in The Shell de 1995 voyait le Major se poser une question : « Qu’est-ce que je suis ». La version hollywoodienne avec Scarlett Johansson en lead voit ce personnage mi humanoïde mi...

    le 30 mars 2017

    99 j'aime

    4

    Ghost in the Shell
    Behind_the_Mask
    7

    Phantom Pain

    Cher abonné, A travers ce modeste avis, j'aurais pu, après vous avoir dit que je m'étais rematé Ghost in the Shell, Innocence, Stand Alone Complex et Arise, me lancer dans un jeu des sept erreurs...

    le 1 avr. 2017

    91 j'aime

    30

    Du même critique

    Halloween Kills
    Franck_Plissken
    8

    Reflect: The Shape on Myers

    Après le succès du H40 (2018), le duo Green /McBride se mirent à l'écriture du chapitre suivant dans l'optique de filmer Halloween Kills et Halloween Ends à la suite, pour économiser les coûts. Mais...

    le 15 oct. 2021

    34 j'aime

    24

    Get Out
    Franck_Plissken
    8

    Puppet Masters

    Impressionnant... Œuvre maitrisée avec un excellent Daniel Kaluuya sous l’œil avisé de Jordan Peele, Get Out nous plonge très rapidement dans un malaise diffus et ce, dès lors que le couple...

    le 11 mai 2017

    33 j'aime

    22