GHOSTLAND (15) (Pascal Laugier, FRA/CAN, 2018, 91min) :


Cet intense cauchemar horrifique narre le destin tragique de Pauline une mère de famille qui va vivre avec ses filles Beth et Vera, une nuit en enfer en arrivant dans une demeure familiale qui va être pénétrer, dès la première nuit par des meurtriers. La survie peut commencer, traumatisante à vie. Cinéaste controversé depuis l'éprouvant et contesté Martyrs (2008), Pascal Laugier revient avec une œuvre radicale, un nouveau calvaire martyrisant dont nous sommes les témoins voyeurs.


De par son synopsis et dès les premières séquences efficaces, le réalisateur nous entraîne sur sa route bien balisée, en forme d'hommage aux séries B des années 70's. Sans perdre un instant, l'auteur montre une menace qui couve d'entrée sur les protagonistes, présente une vieille maison à l'ancienne qui nous ramène à d'anciennes bâtisse de l'horreur envahie par des centaines de poupées angoissantes et autres objets spécifiques, dont nos mémoires cinéphiles ont gardé des frissons maléfiques comme souvenirs. On retrouve dans l'ambiance très étudiées du décor, une importante influence de l'univers des fameux clips de la chanteuse Mylène Farmer. Pascal Laugier déploie avec brio une habile mise en scène très précise avec une grande maîtrise du cadre et utilisant parfaitement le moindre espace exigu de la maison pour accentuer le malaise et le côté oppressant de l'intrigue. Cette réalisation brillante malgré certains jump scare un peu trop appuyés illustre avec pertinence un récit déstructuré entre le réel et l'imaginaire, faisant une belle place à l'écriture avec Lovecraft comme phare littéraire au milieu de la nuit. L'auteur livre une narration intense bousculée par de nombreux rebondissements laissant peu de répit aux spectateurs maltraitants leur accoudoir face à l'efficacité des scènes effroyables, un viscéral voyage au bout de la terreur qui s'appuie sur un casting très convaincant et habité : Crystal Reed, Anastasia Philips et Mylène Farmer...


Venez pénétrez sans crainte dans ce réaliste conte cruel, douloureuse métaphore du passage de l'adolescence au monde adulte au sein de Ghostland. Effrayant. Mélancolique. Malsain. Éprouvant.

seb2046
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 13 mars 2018

Critique lue 388 fois

4 j'aime

seb2046

Écrit par

Critique lue 388 fois

4

D'autres avis sur Ghostland

Ghostland
Theloma
8

La sorcière et l'ogre de barbarie

S'il y a quelque chose de très intéressant dans ce petit film d'horreur qui aurait pu ressembler à n'importe quel autre, c'est sa construction narrative. En effet, Ghosland repose en grande partie ...

le 22 mars 2018

46 j'aime

24

Ghostland
ALeuchat
2

Ceci n'est pas un film d'horreur

Avec autant de prix, de promo, de passion et de tintamarre, je mentirai si je n'attendait pas quelque chose de qualité avec Ghostland. J'avais oublié ma règle numéro 1 en matière de cinéma horrifique...

le 17 mars 2018

46 j'aime

23

Ghostland
titiro
8

Une claque brutale.

Je pensais que Ghostland était sorti en janvier dernier. Je pensais que mon cinéma avait décidé de le diffuser tardivement, pour je ne sais quelle raison. Je n'avais pas fait attention au fait que...

le 16 mars 2018

34 j'aime

13

Du même critique

Plaire, aimer et courir vite
seb2046
8

Jacques et le garçon formidable...

PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE (2018) de Christophe Honoré Cette superbe romance en plein été 93, conte la rencontre entre Arthur, jeune étudiant breton de 22 ans et Jacques, un écrivain parisien qui a...

le 11 mai 2018

36 j'aime

7

Moi, Tonya
seb2046
7

Wounds and cry...

MOI, TONYA (15,3) (Craig Gillespie, USA, 2018, 121min) : Étonnant Biopic narrant le destin tragique de Tonya Harding, patineuse artistique, célèbre pour être la première à avoir fait un triple axel...

le 19 févr. 2018

32 j'aime

2

La Villa
seb2046
7

La nostalgie camarade...

LA VILLA (14,8) (Robert Guédiguian, FRA, 2017, 107min) : Cette délicate chronique chorale aux résonances sociales et politiques narre le destin de 2 frères et une sœur, réunis dans la villa familiale...

le 30 nov. 2017

30 j'aime

4