Quand Icare voulut monter jusqu’au Soleil, avait-il imaginé ce qu’il aurait pu trouver en chemin ?
Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile alors qu’elle est née homme, dans un corps qui la répugne et qui lui empêche de parvenir à sa quête d’absolu. Pourtant son père, ses médecins et son entourage semblent derrière elle, l’encourageant dans sa lutte pour enfin pouvoir devenir soi-même.
Par une scénographie bien moins bruyante que Laurence Anyways de Xavier Dolan, Lukas Dhont parvient à nous transmettre par le silence tout le mal-être de cette jeune fille ne sachant plus dans quelle case se ranger, perdue en pleine puberté entre des traitements hormonaux et une vaginoplastie finale qui se fait attendre.
Qui dois-je aimer ? Dois-je aimer ? Qui suis-je ? Est-ce que je mérite tout ce bonheur ? La force de frappe de Lara face à Laurence est justement qu’elle ne nous laisse pas comprendre toute l’étendue de sa souffrance, mais que nous la devinons grâce à notre propre expérience de l’adolescence : la solitude, le désir de plaire, de se conformer, d’être comme tout le monde sans y arriver.
Ses cheveux baignés d’une lumière dorée que l’on peut difficilement attribuer à une atmosphère flamande, Lara devient fille, mais meurt d’envie de devenir femme, et fera malheureusement tout pour le devenir.
Quand Icare voulut monter jusqu’au Soleil, il ne trouva sur son chemin qu’un dédale de souffrances.